En 2015, le déficit public de l’Espagne a atteint 5,16% de son PIB, ce qui, indique ce 31 mars le ministre espagnol du Budget, est largement au-dessus des prévisions annoncée par le gouvernement dirigé par Mariano Rajoy.
« Le déficit public a été ramené en 2015 de 5,8% à 5,16% » a déclaré Cristobal Montoro lors d’une conférence de presse, précisant que la réduction était « insuffisante ». Reuters précise qu’une prévision de 4,2% avait été calculée avant les législatives de décembre. Pour rappel, on parle de déficit public quand les recettes de l’État sont inférieures à ses dépenses. Voilà qui peut être interprété comme la conséquence d’une mauvaise gestion des fonds publics, doublée d’une estimation mal ajustée, ce qui devrait décrédibiliser un peu plus la politique du gouvernement du Parti Popular (PP), dans un contexte de crise qui s’éternise.
Depuis 2009, la grave récession que vit l’Espagne a eu des répercussions catastrophiques sur le niveau de vie d’une large part de la population, des millions de personnes étant confrontés à de graves problèmes pour pouvoir, notamment, se loger ou se soigner. Depuis 2012, le taux de chômage se stabilise au dessus de 20% (il est actuellement de 22,7%, soit le deuxième plus élevé dans la zone euro après la Grèce) et plus de 5 millions de personnes sont aujourd’hui à la recherche d’un emploi.
Pour l’économiste Isidoros Karderinis, qui cite des chiffres officiels espagnols, la situation est explosive: « 22.2% des ménages vivent en dessous du seuil de pauvreté et beaucoup de gens vivent aujourd’hui sans chauffage et sans électricité ». Il rappelle qu’en 2014, « prés de 35.000 maisons ont été saisies par des banques » (ce qui fait une moyenne de 95 par jour). Il dénonce le fait que « de nombreux retraités ne peuvent plus acheter leurs médicaments » et ajoute que, selon les données les plus récentes de la Commission Européenne, « plus d’un enfant sur trois (soit 2.6 millions) sont confrontés au risque de pauvreté et d’exclusion sociale ».






