La patronne des services secrets espagnols a été destituée mardi 10 mai par le gouvernement après le scandale provoqué par l’espionnage des téléphones du premier ministre Pedro Sánchez et d’indépendantistes catalans, affirment plusieurs médias espagnols.
Contactés par l’AFP, les services de Pedro Sánchez ont refusé de confirmer cette information. La porte-parole du gouvernement, Isabel Rodríguez, et la ministre de la Défense, Margarita Robles, ministre de tutelle des services de renseignement, doivent s’exprimer devant la presse à la mi-journée à l’issue du Conseil des ministres, a annoncé le gouvernement.
Première femme nommée à la tête du CNI
Première femme nommée, en 2020, à la tête du Centre national du Renseignement (CNI), Paz Esteban apparaissait depuis plusieurs jours comme la victime expiatoire à venir de ce scandale d’espionnage. Elle avait reconnu la semaine dernière que des indépendantistes avaient bien été espionnés par ses services, mais toujours avec le feu vert de la justice, donc de manière légale. Des sources gouvernementales, citées dans les médias, assurent que l’exécutif n’avait pas été informé.
Cette affaire a éclaté mi-avril après la publication d’un rapport de l’organisation canadienne Citizen Lab qui assurait avoir identifié plus de 60 personnes de la mouvance séparatiste catalane dont les portables auraient été piratés entre 2017 et 2020 par le logiciel espion Pegasus, créé par la société israélienne NSO. Mais elle a pris une toute autre ampleur avec l’annonce le 2 mai par le gouvernement que Pedro Sánchez et Margarita Robles avaient été espionnés en mai et juin 2021 via ce même logiciel. Ce scandale a déclenché une crise entre le gouvernement minoritaire de Pedro Sánchez et les indépendantistes catalans qui ont menacé de lui retirer leur soutien crucial au Parlement.