A l’approche du mois du ramadan, les services de renseignement et de sécurité espagnols, ainsi que des analystes du ministère de la Défense estiment que le niveau d’alerte dans le pays doit être maintenu pour parer à toute attaque jihadiste.
Selon des sources médiatiques espagnoles citées par le site ‘’SUR’’, ces services justifient le maintien de la vigilance par l’ « accroissement » du nombre de mouvements jihadistes présumés liés à Daech au nord du Maroc, y compris à Sebta et Melillia et dans des zones à forte concentration de citoyens espagnols.
Ils rappellent qu’au début du mois du ramadan en 2015, les dirigeants du pseudo Etat islamique avaient ordonné à leurs partisans de s’attaquer aux « infidèles au-delà des frontières de la Syrie.
Les services de sécurité espagnols se concentrent ainsi sur la partie la plus septentrionale du Maroc, près du Detroit de Gibraltar et sur le groupe terroriste Jound al-Khilafa, la franchise locale de Daech qui jusqu’à présent avait sa base d’action exclusivement en Algérie mais qui, depuis quelques mois, a étendu ses tentacules à l’intérieur du royaume. Même si au début de 2016 les forces de sécurité du Maroc avaient démantelé une cellule de ce groupe, les services de la lutte antiterroriste espagnols sont convaincus que des sympathisants de Jound al-Khilafa restent encore actifs dans ces régions pleines d’intérêts espagnols. De ce fait, ils disent savoir qu’au moins trois activistes de cette cellule, qui seraient algériens sont encore en liberté.
Un récent rapport de l’’Asesoría de Inteligencia y Consultoría de Seguridad’’ (AICS) spécialisés dans le suivi des jihadistes, souligne que ce groupe a été neutralisé. Il rappelle à cet égard l’arrestation d’un tchadien à Tanger et un autre individu à Saïdia, une ville touristique très fréquentée par les espagnols, souligne le rapport de l’AICS « Terrorisme islamiste, Ramadan et l’Europe » publié le 27 mai dernier.
Ce consultant en matière de sécurité et de renseignements insiste que malgré le fait que le Maroc ait réussi à avorter toutes les tentatives d’atteinte à son territoire, des militants de Jound al-Khilafa «sont en train d’effectuer des missions de reconnaissance des objectifs au Maroc ».
La menace des terroristes algériens de l’Etat islamique s’ajoute à l’appel des dirigeants de Mojwa (Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique Occidentale », filiale d’Al Qaeda au Maghreb Islamique (Al-Mourabitoun), à présent liée à Daech, qui a exhorté ses militants à prendre pour cible « les investissements étrangers », « les lieux touristiques » et « les troupes de l’ONU déployées au Sahara ».
Cependant, poursuit la même source, il n’y a pas que Daech qui inquiète les services antiterroristes et de renseignement espagnols. Il y a également AQMI qui résiste encore à perdre de son influence au Maroc face à la poussée de l’Etat islamique. Le groupe le plus actif d’AQMI, Al-Mourabitoun, a récemment lancé plusieurs campagnes avec des images de ses dirigeants historiques appelant à l’ «action » dans plusieurs pays dont le Maroc, conclut l’AICS.