Un participant à la version espagnole de l’émission de téléréalité «Big Brother» en 2017 est jugé depuis mardi 8 février à Madrid pour avoir agressé sexuellement une autre candidate, une affaire révélée par la presse deux ans après le tournage.
La scène s’était déroulée pendant le tournage de «Gran hermano» (Big Brother en espagnol), émission diffusée par Telecinco, la chaîne la plus regardée d’Espagne, qui consiste à enfermer un groupe de personnes dans une maison et à les filmer en permanence, tout en faisant éliminer successivement les candidats par les téléspectateurs. Une des candidates avait accusé un autre participant – avec qui elle était en couple depuis «une cinquantaine de jours», selon le parquet – de l’avoir agressée sexuellement dans une chambre sous l’œil des caméras, alors qu’elle était «dans un état d’ébriété (…) patent».
Selon le parquet, l’accusé, poursuivi «pour un délit d’abus sexuel», a «procédé, sous la couette, à des attouchements, des frottements et des mouvements à caractère fortement sexuel, déshabillant la victime (…) alors que celle-ci était déjà dans un état d’inconscience». La jeune femme avait «levé à deux occasions la main comme pour lui demander d’arrêter» et avait «balbutié “Je ne peux pas”», a écrit le parquet dans un communiqué. Au bout de 10 minutes, lorsque la jeune femme avait soulevé la couette, «un des membres de la production en charge du visionnage des vidéos était intervenu» en voyant «l’état inerte» de la plaignante.
Ces images n’ont jamais été diffusées au public. L’affaire n’a éclaté que deux ans après le tournage, lorsque la presse a révélé en 2019 que la jeune femme avait été amenée à commenter, le lendemain, la scène face à la caméra dans la pièce dite du «confessionnal». Une vidéo de cet interrogatoire dévoilée alors par un média en ligne la montrait implorant, en larmes, de cesser la diffusion des images. «Ils ne m’ont jamais demandé si je voulais voir ça… j’aurais dit non», avait-elle expliqué.
Le candidat avait été expulsé de l’émission et Endemol Shine Group, propriétaire de la société produisant l’émission, avait en 2019 «regretté que la conversation» pendant laquelle la jeune femme «a été informée ait eu lieu dans le confessionnal». Le parquet a requis deux ans et demi de prison, ainsi que 6 000 euros de dommages et intérêts contre l’accusé. La même somme a été réclamée à la production pour les dommages causés à la victime en lui montrant la séquence.