Le livre blanc sur le terrorisme au Maroc a été présenté, jeudi dernier à Madrid, lors du forum sur la lutte contre le terrorisme organisé par la Fondation arabe de la culture, en présence d’ Abdelhak El Khayam, directeur du Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ) et son homologue espagnol.
A cette occasion, la Japonaise Kei Nakagawa spécialiste dans la Sociologie Politique du Maghreb et Pofesseur universitaire au Japon, a mis en relief le rôle de la réforme religieuse dans la lutte contre l’extrémisme, soulignant que l’approche marocaine est multidimensionnelle. Selon elle, cette réforme joue un rôle primordial dans la lutte contre l’extrémisme, et fonctionne pareillement pour la neutralisation des idées extrémistes.
Et cette spécialiste de préciser que le champs religieux marocain se fonde sur plusieurs axes, notamment, Imarat al Mouminine ( la commanderie des croyants).
A cet égard, elle souligne que dans l’ingénierie des récentes réformes du champ religieux, la Commanderie des croyants demeurait fondée sur le fait que l’allégeance au souverain revêt une signification canonico-religieuse (shar‘î) inscrite dans l’histoire du Maroc. Il constitue l’une des caractéristiques les plus marquantes de l’identité nationale.
Le Dr ; Kei Nakagawa poursuit qu’à l’heure où, dans le monde, plusieurs institutions politiques ont connu, avant ou après l’effondrement du bloc communiste, un bouleversement sans précédent, avec les conséquences que l’on sait, et qui restent sensibles aujourd’hui encore, y compris dans bon nombre de pays arabo-musulmans, le Maroc est demeuré parfaitement stable. C’est qu’il a su préserver sa paix spirituelle (al-amn ar-Rûhî), grâce à la nature de son régime politique, insérée dans un cadre religieux tolérant qui repose sur le pacte d’allégeance de la nation.
Toujours selon cette experte, cette réforme s’accompagne actuellement d’une « diplomatie religieuse » à l’adresse de pays voisins du Maroc menacés par le radicalisme religieux, en terme de diffusion de culte et surtout de formation des imams. Enfin, l’attention que le Maroc accorde à ces concitoyens vivant en Europe a été à l’origine de la mise en place du « Conseil européen des Oulémas du Maroc », instance assignée à la préservation de l’identité cultuelle et culturelle de cette communauté.
Après voir rappelé les autres réformesentreprises au maroc notamment en matiere de respect des droits de l’homme, la conferenciere a indiqué que la création du BCIJ était la bonne nouvelle pour mettre un sens à ces reformes juridico-légales, puisqu’il est devenu l’appareil exécutif pour Law renforcement, opérant avec un respect total aux procédures juridiques.
Pour sa part, le Dr. Rezrazi El mostafa, Docteur en Etudes Stratégiques à l’Université de Tokyo a présenté une radioscopie du terrorisme au Maroc, en rappelant l’évolution générale des organisations djihadistes au Maroc depuis les années soixante-dix, les caractéristiques des différents groupes et cellules, ainsi que l’approche marocaine dans la proactivité, la de radicalisation et dans la coopération internationale en matière de lutte contre le terrorisme.
Cet expert a mis en relief la réforme juridique, un axe qui inclut la réforme du code pénal, la bonne gouvernance, la protection des droits de l’homme, La restructuration de la DGSN (des Wilayas et des districts, l’amélioration de la formation, de la proximité avec la centrale, la diversification de type d’interventions, avec l’objectif de créer une police citoyenne.
Sur le plan sécuritaire, la création du BCIJ a fait preuve d’une efficacité inédite sur le plan opérationnel, sur le volet de la bonne gouvernance, et sur le renforcement des volets de la coopération sécuritaire, estime le conférencier.
Il a abordé également l’axe socio-économique, rappelant les différents chantiers lancés depuis 2002, ainsi que les programmes visant à faciliter l’accès des populations démunies aux services et infrastructures de base (éducation, santé, routes, eau, électricité…) et un soutien de plus en plus important aux activités génératrices de revenus.
Concernant la coopération Sécuritaire, le Dr. Rezrazi souligne que ce point fort du Maroc réside dans la construction d’une doctrine de coopération sécuritaire multilatérale en matière de lutte contre le terrorisme ( avec les différentes comités onusiennes en matière de lutte anti terroristes, ou celle au niveau bilatéral telles que : les Etats-Unis, la France, la Belgique, Espagne, la Hollande, Danemark, l’Arabie Saoudite, Kuwait, la Mauritanie, le Japon et plusieurs autres pays africains.
Il a cependant déploré l’échec de la coopération sécuritaire avec l’Algérie, en raison des divergences politiques, la non-hégémonie des acteurs, la non-hégémonie de la doctrine sécuritaire : Renseignements stratégiques versus renseignements opérationnels.






