C’est quoi ce spectacle d’abaissement lamentable qu’offre la ligue des écrivaines du Maroc, au mouvement culturel national, arabe et africain, sur fond de querelles mesquines et d’échanges indécents, appelés certainement à perdurer, entre la présidente légale, Bdia Radi, et la meneuse, Latifa Meskini, qui est allée très loin dans l’affrontement et l’hostilité.
S’agit-il de conflits d’idées ? Non. D’une mauvaise programmation des activités. Non plus. D’une mauvaise communication interne ? Tant s’en faut. De mauvaises gestions de ressources et de méthodes de travail ? Ce n’est ni ceci, ni cela, Mais il s’agit bien, disons-le ouvertement, de conflits d’intérêts, de personnes et de position.
Ces trois conflits où les querelles internes ont enfoncé la ligue dans une douloureuse et durable crise, marquée par des appétits personnels de pouvoir, n’ont rien de commun avec les hostilités et tensions qui impactent habituellement la dynamique des associations, et auxquelles on ne tarde pas d’obtenir des solutions adéquates sur la base d’un dialogue saint, inévitablement nécessaire, à chaque fois qu’un sujet chargé d’émotions et de conflits se présente. Mais dans le cas de la ligue des écrivaines marocaines où le climat ne cesse de s’envenimer entre les deux camps, c’est une lutte de pouvoir qui est en jeu. Un affrontement ouvert où le clan adverse mené, selon des sources bien informée, par des écrivaines en quête de crédibilité, s’efforcent de s’emparer de la ligue des écrivaines marocaines, synonyme de main mise sur la ligue des écrivaines africaines, qui compte quelque 42 payas et une centaine d’écrivaines, qui ont trouvé dans la culture africaine les forces nécessaires à l’épanouissement et à la résistance.
L’on peut admettre que les associations, en dépit de leur projet commun, ne sont pas à l’abri des tensions internes. Mais il est inadmissible pour quiconque d’exporter une image catastrophique sur notre mouvement associatif littéraire qui parcourt nos relations humaines, nos vies, et nous transmet des messages de cohésion sociale et de réconciliation. Nos amies écrivaines, ne savent-elles pas que l’existence d’un conflit au sein d’une association culturelle, est, en elle-même une question culturelle, qui peut générer d’autres conflits d’une ampleur inégalée.
Ces mêmes amies écrivaines qui ont convoqué une assemblée extraordinaire, dans le seul but de destituer la présidente, parce qu’elle a mis fin au Conseil des sages qui siégeait au sein de la ligue et qui n’est sage en rien, sinon en appellation, s’accordent à affirmer nombres d’écrivaines qui se sont démarquées de cette situation conflictuelle qui risque d’entraîner des conflits interpersonnels. Preuve en est, disent-elles, l’empressement de ces femmes ‘’sages’’ à semer la confusion en faisant élire, en flagrante violation des statuts, Mme Latifa Meskini à la tête de la ligue. Et partant, ce spectacle désolant qui s’offre par bonté du ciel, deux charmantes ligues des écrivaines, dont chacune s’adjuge la légitimité.
Si l’on croit certaines sources proches du dossier, la présidente, Badia Radi, quoique suffoquée par ce surprenant soulèvement, n’accorde aucun intérêt à cette ‘’pseudo ligue’’ formée en majorité, selon elle, d’aspirantes écrivaines, poétesses, romancières qui se sont lancées dans l’écriture, soit par impérieuse nécessité de se faire connaître, ou pour s’approprier une certaine légitimité par l’écriture. ‘’Nombre d’entre-elles, n’ont pas l’ombre d’un ouvrage à leur actif, et s’autorisent de se réclamer écrivaines’’, se désole-t-elle.
Et les bonnes initiatives de réconciliation dans cette situation qui risque de ternir l’image culturelle du Maroc qui a abrité le 1er congrès constitutif de la ligue des écrivaines d’Afrique, une structure culturelle d’échange entre différents pays représentant des civilisations et des cultures différentes, et qui a élu à l’unanimité, Badia Radi, présidente.
Les bonnes initiatives, idéal noble qu’il faut mener à cœur, se sont bizarrement abstenues, laissant l’écrivaine-poétesse trilingue (arabe, français, anglais), Houda Elfchtali, seule à lancer un appel au bon sens, en vue d’atténuer les incompréhensions, sachant qu’une détente pacifique se négocie à contrecœur, en acceptant l’autre. Une démarche facilitatrice centrée sur la nécessité d’échange et d’coute empathique et attentionnée entre les deux parties, seul moyen de dissiper les malentendus et préserver la place de la ligue comme acteur important du dynamisme culturel national.
Hormis les réactions qui pleuvaient en dizaines sur les réseaux sociaux, saluant la démarche facilitatrice de la poétesse qui s’apprête à enrichir la littérature poétique marocaine, par deux nouveaux recueils, en cours d’édition, en anglais et en français, aucune réaction n’a été enregistrée de la part deux clans en conflit, qui sont allés très lois dans les hostilités rendant impossible toute réconciliation.
Aussi instructive qu’elle soit, cet appel au bon sens, pour ne pas dire démarche médiatrice, trouvera tôt ou tard, l’écho qu’il mérite.