Un jeune Français parti en Syrie raconte dans une vidéo de plus de neuf minutes, mise en ligne sur Youtube, sa longue série de désillusions.
Il se présente sous le nom d’Abou Omar al Faransi et précise tout de suite qu’il est « un jeune maghrébin de 28 ans » qui a grandi en France » avant de rejoindre l’armée de l’EI en 2014.
Les images ont été tournées et mises en ligne par le groupe activiste Ibn Awa, précise The Daily Beast,média américain qui a visionné le premier cette vidéo. L’enregistrement daterait de fin septembre et aurait été réalisé au nord d’Alep dans une maison qui appartiendrait à un passeur chez qui se serait réfugié Abou Omar al Faransi en attendant de passer en Turquie.
Le jeune repenti a déclaré: » Ce qui m’a fait aller là-bas, comme tous les jeunes de notre âge qui vivent en Europe, c’est une envie spirituelle, explique le Français. J’ai voulu dépasser mes limites, chercher mon seigneur à travers autre chose que simplement une prière sans saveur, un jeûne sans saveur non plus (…) Aucune institution n’est véritablement une institution. Ce ne sont que des vitrines », juge-t-il, avant de revenir sur son expérience dans la police islamique. « Ce sont les services secrets de l’EI qui disaient à la police qu’untel était trafiquant de drogues, untel de cigarettes. Nous, on devait l’interpeller ? Il n’y avait aucun travail de recherches, d’archivages, de traitement. Et les policiers faisaient tout ce qu’ils interdisaient aux autres de faire ».
Abou Omar el Faransi s’en prend alors à ses dirigeants : « Ils n’ont aucun projet politique à long terme, estime-t-il. Tous ce qu’ils ont su faire, c’est corrompre des tribus qui leur tournent le dos à la moindre occasion. Il n’y a aucune perspective de vie, ni économique, ni sociale. »
Abou Omar conclut son récit en évoquant la peur constante des bombes, les programmes scolaires revus et corrigés par l’EI, la toute puissance des émirs, la condition déplorable des femmes… « C’est la loi du plus fort, explique-t-il. L’Irakien est au dessus de tout. Après, ce sont les émirs. Ensuite, c’est l’homme au-dessus de la femme et le musulman au-dessus de l’esclave. » Abou Omar finit par préconiser aux musulmans de France de rester chez eux. De jamais venir en Syrie.






