L’épidémie de coronavirus dans l’Etat de New York, épicentre américain, est sur une courbe descendante. C’est une première depuis le début de l’épidémie, alors que des centaines d’Américains protestent contre le confinement.
« Nous avons dépassé le point haut, et toutes les indications à ce stade montrent que nous sommes dans une phase descendante », a indiqué dimanche le gouverneur de New York, Andrew Cuomo, lors de son point de presse quotidien sur l’épidémie. Mais la pression pour relancer l’activité monte à travers les Etats-Unis. Cuomp a clairement rétorqué que lancer le déconfinement équivaudrait à compromettre des progrès réalisés en termes de jugulation de l’épidémie. Les États-Unis est le pays le plus touché au monde par l’épidémie avec près de 759.000 cas confirmés et près de 41.000 morts.
D’autres Etats ont commencé à relâcher les règles de distanciation. Certaines plages de Floride ont été autorisées à rouvrir dimanche, et immédiatement prises d’assaut. Les gouverneurs du Texas et du Vermont ont aussi prévu de relancer certaines activités, prudemment, dès lundi. La pression est forte, alors que le chômage explose. Les manifestations se sont multipliées depuis huit jours dans les Etats américains pour dénoncer un confinement jugé excessif.
La plupart des rassemblements se sont limités à quelques centaines de personnes. L’un d’eux, dimanche à Chicago a même fait un flop, avec à peine trois voitures de manifestants. Mais 2.000 personnes ont manifesté à Olympia, dans l’Etat de Washington pour réclamer la levée du confinement dans cet Etat qui a été l’un des premiers du pays à être touché par la pandémie. Le président américain a à sa façon encouragé ces manifestations. Vendredi, il avait appelé à « libérer » certains Etats dirigés par des gouverneurs démocrates. Samedi, après une dizaine de manifestations anti-confinement dans divers Etats, il a estimé que « certains gouverneurs étaient allés trop loin ».
Autre point de friction entre gouverneurs et Donald Trump : les tests massifs nécessaires pour pouvoir relancer l’économie sans risquer une nouvelle flambée de l’épidémie. Le gouvernement fédéral assure que les Etats ont désormais une capacité suffisante de tests à leur disposition, ce que démentent plusieurs gouverneurs. Ils ont indiqué manquer d’écouvillons, ces sortes de long cotons-tiges que l’on insère dans les cavités nasales pour vérifier la présence du virus, et de produits réactifs nécessaires à l’obtention des résultats.
« Nous allons commencer à rouvrir notre pays », a déclaré le président américain à la presse. « Nous allons faire très très attention et je pense que ce sera très réussi ». Même son de cloche de la part de son vice-président Mike Pence sur fox news qui affirme qu’ « il y a une capacité suffisante de tests dans le pays aujourd’hui pour que n’importe quel Etat puisse entrer dans la phase 1″ de réouverture de l’économie ». Cette première phase prévoit la réouverture partielle de certains commerces.
En somme, les décisions de Donald Trump ont été critiquées par plusieurs gouverneurs qui estiment qu’ils ont dû mener une guerre contre le virus avec des moyens et du matériel qu’ils n’avaient pas, et qu’un déconfinement dans le contexte actuel serait plus dangereux que bénéfique.