Les incertitudes autour de l’augmentation des exportations et le ralentissement des investissements devraient conduire à une croissance limitée en 2020, à 2,4%, selon Euler Hermes, pionnier de l’assurance-crédit et du recouvrement commercial.
Alors que directeur de la Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD), Alain Pilloux, actuellement en visite au Maroc, insiste sur la solidité des fondamentaux de l’économie marocaine, Euler Hermes, la société d’assurance-crédit française détenue par le groupe Allianz, a annoncé que l’évolution des échanges commerciaux de produits agricoles et la stagnation des exportations des industries automobiles et phosphatières vont peser sur la croissance marocaine. Le groupe Euler Hermes dresse un bilan préoccupant de la situation économique nationale. Il a abaissé, le 27 novembre, ses prévisions de croissance du Maroc pour 2020, à 2,4%.
Dans sa présentation, l’institution a signalé qu’elle prévoyait dorénavant «une croissance des exportations agricoles ne devant pas dépasser 8 MDH en 2019», un volume quatre fois inférieur par rapport à l’année 2018. Elle note également que les exportations des engrais phosphatés et celles automobiles « déçoivent » alors que le Maroc mise sur le rôle de l’industrie automobile dans le cycle économique en cours. «Le Maroc a perdu le momentum de la croissance européenne» a-t-elle informé.
Les analystes d’Euler Hermes tablent sur un additionnel d’exportations de 10 MMDH, dont deux milliards MMDH avec l’Espagne et 1 MMDH avec l’Inde. L’investissement direct étranger (IDE) est un facteur de dynamisme économique, affirme le groupe. Le Maroc aspire en attire de gros volumes, mais peine à doper les principaux secteurs exportateurs de l’industrie comme les transports et les équipements électroniques. Euler Hermès affirme également que cette situation conduirait à une accélération du chômage. Le groupe français s’inquiète du faible rythme de création d’emplois et son effet sur les réformes structurelles destinées à accélérer le taux de croissance économique.
Alors que le secteur agricole affichait de plus fortes amplitudes ces dernières années, Le Haut-commissariat au plan (HCP) a indiqué en juillet que le Produit intérieur brut (PIB) devrait «enregistrer une croissance de 2,7% en 2019 et de 3,4% en 2020». Des chiffres qui rompent avec la vision pessimiste d’Euler Hermes.






