Les pays de l’Union européenne sont finalement parvenus, jeudi, à un accord sur une réponse économique commune face au coronavirus, qui comprend un plan de soutien d’environ 500 milliards d’euros.
Les ministres européens des Finances sont parvenus, jeudi 9 avril, à un accord sur une réponse économique commune face à la pandémie de coronavirus. Un terrain d’entente a été trouvé avec les Pays-Bas, qui bloquaient les discussions depuis mardi. Ce vaste plan porterait l’ensemble des mesures adoptées par l’Union européenne pour lutter contre les effets de la pandémie à 3.200 milliards d’euros, soit le plus important dans le monde.
Face à la pandémie, la réponse européenne doit s’orienter sur trois axes principaux : jusqu’à 240 milliards d’euros de prêts du Mécanisme européen de stabilité (MES, le fonds de secours de la zone euro), un fonds de garantie de 200 milliards d’euros pour les entreprises et jusqu’à 100 milliards pour soutenir le chômage partiel.
Les chefs d’État et de gouvernement, qui n’étaient eux-mêmes pas parvenus à s’entendre lors d’un sommet le 26 mars, devront encore valider ces propositions. La brûlante question des « corona bonds », destinés à soutenir l’économie à plus long terme après la crise, considérée comme moins urgente, n’a pas été tranchée jeudi.
Les pays les plus affectés par le virus, en particulier l’Italie, avec plus de 18.000 morts, réclament la création d’un « fonds » de relance qui puisse être financé par de la dette commune, sous la forme d’euro-obligations. Or, la mutualisation des dettes constitue une ligne rouge pour Berlin et La Haye, qui refusent de s’inscrire dans une démarche commune avec les États très endettés du Sud, jugés laxistes dans leur gestion.
Ce consensus constitue un soulagement pour les Européens qui parviennent à afficher une unité face aux conséquences économiques désastreuses du virus, après des semaines d’atermoiements mettant en évidence une fracture entre les pays du Nord et ceux du Sud.
Une réponse unitaire était d’autant plus indispensable que l’économie européenne se dirige en 2020 vers une profonde récession, le Fonds monétaire international estimant même que le coronavirus pourrait engendrer au niveau mondial « les pires conséquences économiques depuis la Grande Dépression » de 1929.
Créé en 2012 lors de la crise de la dette et financé par les États membres, le MES pourrait prêter aux États jusqu’à 2 % de leur PIB, soit jusqu’à 240 milliards d’euros pour l’ensemble de la zone euro.