Le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) pointe dans son rapport la hausse du nombre des fausses informations liées au événements d’El Hoceima et l’incurie du gouvernement mené par les islamistes. Gouvernement qui a échoué à apporter une réponse adéquate aux revendications sociales.
Le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) a dénoncé, dans son dernier rapport, «le retard qu’a pris le gouvernement pour ouvrir le dialogue sur les droits sociaux» au Maroc, en déplorant l’«augmentation considérable des fausses nouvelles sur ces événements et l’inaction du gouvernement». Les quarante-deux prévenus ont bénéficié d’un processus judiciaire en tout point conforme aux normes internationales, note le CNDH. Le Conseil rejette des rapports qui ont pris beaucoup de liberté avec la neutralité, comme ceux de l’Association marocaine pour les droits humains (AMDH), Amnesty International ou encore Human Rights Watch, qui voient dans cette affaire une «régression du climat social sans preuves tangibles.»
Dans son rapport élaboré entre novembre 2018 et mars 2019, la plus importante organisation de défense des droits humains du Royaume déplore «l’insuffisance des initiatives proposées par l’Exécutif aux nombreux mouvements sociaux, particulièrement les mouvements d’Al-Hoceima», dans le nord du Maroc. Le CNDH a émis un démenti «catégorique» après des «accusations de maltraitance» et des «allégations de tortures» lancées à intervalles rapprochées par des proches de certains détenus à Tanger et à Salé et à Fès.
Le CNDH rappelle que le procès des meneurs de ces agissements a été équitable. Nasser Zefzafi, un ancien sans emploi de 40 ans a été condamné à vingt ans de réclusion pour «complot visant à porter atteinte à la sécurité de l’Etat». Le rapport regrette que «les formes pacifiques de rassemblement et de manifestation aient été entachées de violences» et affirme que les procédures judiciaires ont été ouvertes non pas contre «des citoyens qui ont exercé librement leur droit constitutionnel à manifester», mais contre des «factieux masqués, agressifs, munis d’armes blanches».
Selon le rapport, les détenus ont été poursuivis en raison de «leurs actes» ou de «leurs activités violentes au sein des mouvements sociaux». Évoquant une «augmentation considérable des allégations de torture», le CNDH note que seuls trois détenus présentent des marques de maltraitance.
Les autorités marocaines ont affirmé que les événements dans cette région avait fait plus de 650 blessés parmi les forces de l’ordre et causé 7 millions de dirhams de dégâts. Le CNDH condamne le fait que Zefzafi ait interrompu le prêche de l’imam lors de la prière à la mosquée Mohammed V en 2017. A la suite de cet incident, un mandat d’arrêt a été émis contre lui pour avoir «insulté le prédicateur», «prononcé un discours aux accents haineux» et «semé le désordre».
Dans son rapport, la CNDH déplore par ailleurs le «faible engagement» de la coalition gouvernementale menée par le Parti justice et développement (PJD, islamiste) dans la lutte contre la marginalisation sociale. Le conseil rappelle que «le droit d’organisation, de création d’associations et de manifestation pacifique est inaltérable» et regrette «la confusion de la réaction du pouvoir exécutif» . Le document dénonce enfin une pratique de la «mensonge qui s’est généralisée et les discours de la haine qui se sont banalisés» par quelques «activistes», ainsi qu’un «acharnement systématique contre les forces de l’ordre».
Plus encore, le CNDH dément toute dégradation de la situation des droits humains dans le Royaume, rappelant que les libertés publiques et individuelles sont garanties au Maroc, et que l’Etat respecte ses engagements internationaux. Le Conseil note d’ailleurs que les autorités compétentes enquêtent sur toutes les allégations de violations des droits humains concernant relatives aux événements d’Al Hoceima.
Enfin, dans son rapport, le CNDH juge « les interventions des forces publiques contre les manifestations proportionnées » affirmant que les autorités ont appelé à « faire respecter la loi » face aux « violences » qui ont fait, selon elles, des centaines de blessés chez les forces de l’ordre.






