Dans le cadre d’une enquête sur la gestion par Facebook des images d’enfants à caractère pornographique, la BBC a envoyé des preuves au réseau qui a été « contraint » de signaler les journalistes aux autorités.
La semaine passée, le média aurait négocié une interview avec le réseau social. Avant l’entretien, Facebook leur aurait demandé les preuves de la présence de ces images sur la plateforme. Les journalistes ont donc envoyé les photos. Mais au grand étonnement de la BBC, Facebook a alors signalé aux autorités les images, ainsi que les expéditeurs, à savoir les journalistes d’investigation.
Le réseau social affirme qu’il a en réalité été « obligé » de se plier à la loi. Celle-ci oblige toutes personnes recevant des images à caractère pédopornographique, à les signaler, ainsi que leurs expéditeurs, sous peine d’être attaqué. « Il est contraire à la loi de distribuer des images d’exploitation infantile. Quand la BBC nous a envoyé ces images, nous avons suivi la procédure standard de notre entreprise et les avons signalés au CEOP (Child Exploitation and Online Protection Centre) », s’est justifié Facebook dans un communiqué.
À noter que dans son enquête, le média britannique met Facebook dans une situation délicate affirmant notamment que 80 % des contenus illégaux ne seraient pas supprimés par le réseau. « Le fait que Facebook ait signalé des images qui apparaissent sur son site et qui lui ont été envoyées pour justifier de la façon dont il traite les images inappropriées… le fait qu’il les aient signalées à la police me semble extraordinaire », a déclaré David Jordan, le directeur de la rédaction de la BBC sur son site.