L’épidémie de coronavirus a fait des dégâts sur les marchés boursiers, et le pire est apparemment à venir. Cette panique financière se traduit bien sûr par la chute des bourses, mais aussi et surtout, par le fait que les entreprises ont du mal à prolonger leurs crédits, alors que bon nombre d’entre elles sont très endettées.
Aujourd’hui, la fermeture des marchés financiers commence à être envisagée. Et ce, même si autorités et opérateurs rejettent pour l’instant cette idée. C’est la chute de l’activité réelle, à cause de l’épidémie, qui a causé le krach financier. Le tout est maintenant d’éviter que ce krach ne déprime encore davantage la croissance, dans un cercle vicieux.
Aux Etats-Unis, des mesures exceptionnelles ont déjà été mises en place pour tenter de limiter l’affolement, dont les « coupe-circuits ». Ce système prévoit que les échanges soient suspendus quinze minutes quand l’indice S&P 500 chute de plus de 7%, le temps pour les investisseurs de reprendre leurs esprits. Il a déjà été utilisé trois fois au cours des six dernières séances, rapporte l’AFP.
Pour le moment, la propagation de la pandémie, et toutes les incertitudes qu’elle génère, ne va pas s’arrêter avant quelques semaines, et il est inimaginable d’être sur un scénario comme en 1914, où la Bourse de New York avait fermé pendant quatre mois et demi. Plusieurs analystes financiers indiquent que le marché boursier ne fait que refléter les incertitudes auxquelles tout le monde fait face en ces jours difficiles. Ainsi, fermer les marchés ne modifierait pas les causes fondamentales de la baisse des cours. Il ne permettrait plus de refléter de façon transparente l’état d’esprit des investisseurs, et réduirait l’accès des investisseurs à leur argent. Une fermeture des marchés n’empêchera ainsi pas les pertes encaissées par les petits épargnants.
La bourse de Casablanca n’est pas épargnée non plus. Elle continue de plonger sous l’effet de la pandémie de coronavirus et du krach pétrolier : à l’issue de la séance de cotation d’hier, le MASI a perdu 8,82%. Ses pertes cumulées depuis le début de cette année ont ainsi dépassé les 21%. De plus, le marché des actions a connu une baisse jamais enregistrée dans l’histoire de cette bourse. Face à cette situation, certains investisseurs, sous tension et par manque de visibilité, ont décidé de lâcher les actions détenues.