Dans un entretien à l’hebdomadaire «Le Point», le chef de l’Etat algérien a estimé que les relations avec le Maroc sont dans un mauvais état. Ses propos ont suscité des milliers de réactions sur Twitter.
Signe de ce climat qui reste volatil et surchargé, le président algérien a taxé le Maroc «de voisin querelleur», affirmant que les frontières terrestres «dresteront fermées» dans un entretien à l’hebdomadaire Le Point, marqué par des propos acerbes et houleux teintés d’un populisme ringard. Sur les réseaux sociaux numériques, en particulier sur le site de micro-blogging Twitter, l’écho des propos de Tebboune est considérable. Le site voit fleurir des centaines de milliers de tweets portant sur ce débat et, parmi les usagers marocaines, les signes d’affiliation aux piliers de la nation. Fréquentes, les tensions entre le Maroc et l’Algérie se sont récemment exacerbées sur le dossier du Sahara, à la suite des récentes victoires diplomatiques de Rabat.
La réponse des internautes marocains a été massive. En début d’après-midi de la journée du 4 juin, le hashtag en arabe (Tebboune blaâ foumek) [litt. Tebboune, tais-toi] arrivait en première position des tendances marocaines du jour sur le réseau social, correspondant à un afflux de tweets utilisant ce mot-clé.
Des dizaines de milliers de messages s’accumulaient, alimentés par des rafales de témoignages contre les récentes déclarations hostiles du président algérien contre le Maroc. Selon les informations de Barlamane.com, cette mobilisation a été lancée par le blogueur marocain Nabil Harbaz. D’autres hashtags célébrant les constantes de la nation marocaine Allah, al Watan, al Malik (Dieu , la Patrie , le Roi) ou encore des interventions du roi Hassan II sur les relations avec l’Algérie ont été diffusées à large échelle.
La reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le Sahara et la création d’un comité de soutien dans ce territoire par le parti présidentiel français, en plus de l’ouverture d’une dizaine de représentations diplomatiques arabes et africaines dans les villes de Dakhla et Laâyoune ont profondément irrité l’Algérie. En 2018, le roi Mohammed VI avait proposé à l’Algérie un nouveau «mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation» pour rebooster des relations qui «échappent à la normalité, créant, de fait, une situation inacceptable». Formulée avant un énième round de discussions sous l’égide de l’ONU, cette offre n’avait pas reçu de réponse de la part du régime d’Alger.
Bien avant, en novembre 2020, le Maroc a envoyé des troupes dans la région pour chasser des milices séparatistes qui bloquaient la route de Guerguerat avec le soutien de quatre véhicules armés. Le dernier tronçon de cette voie cruciale pour le commerce vers l’Afrique de l’Ouest a été terrassé par l’armée marocaine avant quelques semaines. La frontière entre le Maroc et l’Algérie est fermée depuis 1994, et la dernière rencontre entre leurs chefs d’Etat remonte à 2005.






