Fêter le patrimoine musical marocain, c’est faire une belle ode au langage de l’âme, à ce répertoire mélodique qui fait l’histoire de notre art et culture sonores dans la diversité et l’intensité de ses rythmes. C’est dans ce contexte original que s’insère cette première édition du festival international du patrimoine musical qui sera organisée du 11 au 13 mai à Casablanca par la Fondation du patrimoine musical marocain (FPMM) pour rendra hommage, à travers un programme riche en émotions et en qualité, aux musiques les plus authentiques et les plus éternelles de notre pays.
La Fondation compte reconduire le concept de dialogue des musiques, en parfaite adéquation avec la vocation et les objectifs du festival, où seront mises en valeur toutes les musiques de notre enfance, celles que notre histoire préserve précieusement et prestigieusement dans un répertoire riche et divers.
Le public aura à vivre trois jours durant, l’ambiance féerique des genres aissaoui, malhoun et andalous de Fès, Meknès, Salé et Tétouan, l’aîta des Chaouia,Doukala et Rhamna, les reggada d’Oujda, l’ahidous du Moyen Atlas, l’ahwach du Sous et le hassani des provinces du Sud.
Et c’est dans cet esprit novateur que le festival ambitionne d’incorporer le patrimoine folklorique à celui authentique ouvrant sa programmation à des genres musicaux dont le métissage permet aujourd’hui de tisser des passerelles avec de nombreuses disciplines musicales, contribuant ainsi au décloisonnement de chacune et à leur enrichissement mutuel.
Il était donc clair dès la conception du projet, qu’il ne s’agissait pas de répéter un festival, comme ils sont nombreux au Maroc, dédié aux musiques d’une région pour y distribuer des Prix. Ce festival diffère bien des autres en cela surtout qu’il met en scène une conception musicale différente de par sa diversité, son histoire et son actualité. La diversité historique est le premier élément de cette particularité : Entre le malhoun, l’aïta et reggada, la différence est de taille.
Une autre particularité liée de toute évidence à la diversité géographique et culturelle : Entre les régions de Doukkala, de l’Atlas et du Sahara, les écarts sont énormes.
La Fondation se veut, par ailleurs, l’initiatrice d’un projet de conservation et de préservation d’unpatrimoine qui fait notre image et notre identité culturelle et artistique. Une histoire d’amour du rythme qui fait du citoyen marocain un mélomane universel à l’ouïe artistiquement raffinée, épanouie et ouverte à toutes les musiques du monde.
L’événement rassemblera des personnalités du monde de l’Université, de la culture et de la musique. Des hommes et femmes nationaux et étrangers comme le philosophe sénégalais Sulaymane Bachir Diane; professeur à Columbia University de New York, la philosophe et psychanalyste franco-marocaine Houria Abdelwahd, professeur à l’Université de Paris, le franco-marocain, animateur à France 2,Abderrahmane Hafid et autres.. Bercés par les rythmiques marocaines et les musiques du monde, ils apporteront leurs contributions aux côtés despersonnalités nationales telles l’économiste investi depuis longtemps dans la culture, Mekki Zouaoui, le journaliste et professeur de droit, Mustapha Shimi, ainsi que Fawzi Skalli président du festival de Fès de la culture Soufie.
Le festival sera donc une manifestation prometteuse selon ses organisateurs. Reste à espérer que les promesses se tiendront et que l’événement reflétera la richesse de notre patrimoine et mettra en avant les perspectives éducatives visant une nouvelle génération qui saura apprécier et préserver notre patrimoine artistique tout en restant ouverte sur l’art de l’ailleurs, comme le précise si bien le discours royal du trône du 30 juillet 2013: ‘’Le Maroc, riche de son identité plurielle aux multiples affluents linguistiques et ethniques, possède un patrimoine culturel et artistique digne d’admiration. Il appartient donc au secteur culturel de traduire concrètement cette diversité’’.