Le brasier continue de consumer les villages et les terres en Algérie. Tizi Ouzou reste en proie aux flammes et offre un panorama apocalyptique. Le long des routes, les résidents aspergent d’eau leurs terrains, tandis que les flammes engloutissaient les zones boisées face à l’impuissance des autorités.
Les Algériens sont furieux car le gouvernement n’a pas modernisé sa flotte d’avions et d’hélicoptères bombardiers d’eau ; les équipements des pompiers sont toujours aussi désuets. Furieux aussi parce que les autorités n’ont pas pu établir des indices empiriques à l’aide d’indicateurs du microclimat et du couvert végétal pour anticiper la situation actuelle.
Le sinistre en Algérie a détruit des dizaines d’habitations, de terres et d’entreprises. Les incendies, qui s’y sont déclarés par dizaines, ont fait huit morts. Les critiques fusent : les vigies de surveillance des feux ne sont pas installées dans un site d’altitude à bonne visibilité afin de donner l’alerte pour les départs de feu, l’absence d’éventuels aménagements qui auront été utiles pour combattre le feu soit préventivement, en empêchant et gênant sa propagation, soit pendant le feu : présence de casernes de pompiers proches, de réserves d’eau, d’équipements aériens, etc. ;
Sans hélicoptères bombardiers d’eau, les services d’incendies algériens sont livrés à eux-mêmes. Les équipes de la protection civile tentent d’éteindre plusieurs foyers de feu dans quatorze wilayas («préfectures») du nord du pays. Dix sont en cours à Tizi-Ouzou. Quatre autres ont éclaté à Jijel (est). Les villes de Bouira, Sétif, Khenchela, Guelma, Béjaïa, Bordj Bou Arreridj, Boumerdès, Tiaret, Médéa, Tébessa, Blida et Skikda sont également touchées par des incendies, a rapporté sur Twitter la Direction générale de la protection civile.
La juxtaposition de plusieurs éléments a aggravé la crise en Algérie : absence de conservation de l’expertise ou de l’expérience, manque d’entraînement des pompiers qui est nécessaire pour faire face à une situation très difficile, et pour la devancer plutôt que la subir.