Le Programme “Intelaka” a été lancé, lundi à Rabat, suite à la signature devant le Roi Mohammed VI des conventions actant le démarrage du Programme d’appui et de financement des entreprises. Le but du programme est de soutenir financièrement 13.500 Très Petites et Moyennes Entreprises (TPME) annuellement, avec un objectif de la création de 27.000 emplois par an.
S’exprimant lors d’une conférence de presse dédiée à la présentation des différents produits de ce programme, M. Benchaaboun, a indiqué que “les premiers produits seront commercialisés dès demain pour certaines banques”. Il s’agit de la première partie d’opérationnalisation des conventions. Les banques et la Caisse centrale de Garantie (CCG) vont procéder à la signature avec la CCG d’une convention pour rendre possible la distribution, dès demain, des crédits aux populations concernées, a noté le ministre.
De ce fait, le programme Intilaka comprend trois produits de financement. Le premier produit est Damane Intilak qui a pour objectif d’aider les autoentrepreneurs, des porteurs de projets diplômés, les structures de l’informel qui souhaitent revenir vers le formel, aussi les TPE au niveau des services, en ce qui concerne leurs besoins en financement, ce dernier étant toujours difficile au niveau de la création de l’entreprise et lors des cinq premières années d’existence où les entreprises sont fragiles. Ce produit est dont destiné aux entreprises de moins de cinq ans d’existence ainsi que celles qui seront créées dans le futur, qui réalisent ou projettent de réaliser moins de 10 MDH. Ces types d’entreprises demandent généralement deux types de financement : soit un crédit d’investissement lors de la création soit pour financer l’exploitation à court terme. Ce produit est qu’il est plafonné à 1,2 MDH à taux d’intérêt de 2%, assorti d’une garantie de la CCG pouvant atteindre 80 %. La garantie est automatiquement octroyée dès accord de la banque.
Le deuxième produit concerne le monde rural et les TPE et les PME dans le secteur agricole et d’autres secteurs ainsi que de petites exploitations agricoles ou encore le financement de l’opération de mélkisation, en somme, n’importe quel projet qui aura pour conséquence le développement de l’entrepreneuriat rural. La CCG offre une garantie de 80% et le prêt est plafonné à 1.200.000 MDH à 1,75 % de taux d’intérêt.
Le troisième produit Start TPE traite les besoins de financement du besoin en fond de roulement. Il a été également plafonné à 50.000 DH à taux zéro %. Il s’agit d’un prêt d’honneur que l’entreprise s’engage à rembourser dès que le projet commence à être rentabilisé.
M. Benchaaboun a affirmé que ces produits sont révolutionnaires, du fait qu’ils représentent trois nouvelles spécificités. En premier lieu, le fait que ces mécanismes s’appuient essentiellement sur des garanties pouvant aller jusqu’à 80 %, et ces garanties s’appuient à leur tour sur le Fonds d’affectation spéciale créé au titre de la Loi de Finances 2020, qui est le socle de base des produits offerts, et qui porte sur une enveloppe de 8 MMDH, dont les 2 MMDH dédiés au monde rural étalés sur trois ans. Ensuite, les banques vont désormais se suffire des garanties liées au produit et renoncer ainsi aux garanties personnelles. Et dernière spécificité, le taux d’intérêt qui est historiquement bas, sur instructions du Roi, et qui est inférieur au taux directeur de la Banque centrale (2,25%) et sera fixé à 2 % en règle générale et à 1,75 % dans le monde rural.
M. Benchaaboun a aussi mis l’accent sur deux éléments dans ce cadre. “Nous allons procéder à une évaluation périodique mensuelle pour le suivi des réalisations de ce dispositif dans son ensemble. Ce suivi nous permettra d’apporter les ajustements nécessaires le cas échéant en fonction des demandes du marché. Il s’agit d’un processus dynamique s’adaptant aux réalités du marché”, a-t-il expliqué. Le deuxième élément porte sur un dispositif important en matière d’accompagnement qui est l’une des clés de succès de cette opération, selon le ministre qui a rappelé dans ce sens la convention signée avec le ministre de l’Intérieur, et à travers lui les CRI, la CGEM et l’OFPPT. “Nous voulons un suivi pré et post projet au delà des aspects de financement qui constituent le coeur de ce programme”, a-t-il insisté.
Rappelons que la réflexion sur le programme intégré d’appui et de financement des entreprises a été entamée suite au Discours Royal d’ouverture de la 1ère session de la 4ème année législative de la 10ème législature. Le programme a été développé de manière conjointe entre le Ministère de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’Administration, Bank Al- Maghrib et le Groupement Professionnel des Banques du Maroc dans le cadre d’une approche participative.
Il s’agit d’offrir une nouvelle génération de produits de garantie et de financement à destination des TPE, des jeunes porteurs de projet, du monde rural, du secteur informel et des entreprises exportatrices. L’objectif est de lancer une nouvelle dynamique de rupture à même d’encourager l’entrepreneuriat afin de favoriser l’insertion socio-économique des jeunes, notamment dans le monde rural.
Le lancement du Programme a eu lieu lors d’une cérémonie présidée par le ministre de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’administration, Mohamed Benchaaboun, en présence du Wali de Bank Al Maghib, Abdellatif Jouahri, du vice président délégué du Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM), Mohamed Kettani, et de la présidente du Fonds Hassan II pour le développement économique et social, Dounia Taarji.