Dans la dernière édition des Perspectives de l’économie mondiale, le FMI souligne qu’il est possible de concilier la protection de la santé publique et la prévention d’un déclin économique prolongé.
D’après le Fonds monétaire international, le confinement a des coûts à court terme, mais il peut entraîner une reprise économique plus rapide car il réduit les contaminations, et donc l’ampleur de la distanciation physique choisie.
Une étude menée par le Fonds fait ressortir que sur la totalité de l’échantillon de 128 pays couverts dans son analyse, les confinements et la distanciation physique volontaire ont contribué à parts égales à la chute de la mobilité pendant les trois premiers mois de l’épidémie dans un pays. En effet, la contribution de la distanciation physique volontaire a été plus forte dans les pays avancés, où les individus ont plus de facilités à télétravailler ou peuvent même se permettre d’arrêter de travailler grâce à leurs économies et aux prestations de sécurité sociale. Dans les pays à faible revenu en revanche, les individus ont rarement la possibilité de choisir la distanciation physique car ils n’ont pas les moyens d’absorber une perte temporaire de revenus. L’analyse des données relatives aux offres d’emploi apporte des éclairages similaires ; elle montre que les confinements et la distanciation physique volontaire ont beaucoup contribué à la chute de la demande de main-d’œuvre.
Ainsi, le FMI note que la forte contribution de la distanciation physique volontaire à la baisse de la mobilité et des offres d’emploi doit mettre en garde les dirigeants contre la levée du confinement lorsque les contaminations sont encore élevées dans l’espoir d’un démarrage rapide de l’activité économique. La maîtrise des risques sanitaires semble une condition préalable à une reprise économique vigoureuse et pérenne. L’étude indique aussi que des interventions ciblées — comme le renforcement des indemnités de chômage et le soutien aux congés rémunérés pour les parents — sont nécessaires pour protéger les individus les plus vulnérables et éviter que la crise n’entraîne un creusement durable des inégalités.