Alors que le nouveau gouvernement formé par Saadeddine El Othmani du PJD serait sur le point d’être annoncé, pas moins de 100 organisations non gouvernementales (ONG) féministes sont montées au créneau pour demander au chef du gouvernement désigné de faire en sorte que la parité hommes et femmes soit respectée, et que le respect des droits de la femme fasse partie des priorités dudit gouvernement.
D’emblée, ces ONG déplorent, dans un communiqué publié mardi, l’exclusion de femmes des consultations et négociations en vue de la formation du gouvernement, ce qui, selon elles, n’aide aucunement à pallier au « bilan presque nul du gouvernement sortant en matière des droits des femmes » , de même que « la détérioration de leurs situations à tous les niveaux ».
Parmi ces ONG féministes les plus distinguées figurent la coalition Printemps de la Dignité, le Réseau Anaroz d’écoutes des femmes victimes de la violence et l’Association Démocratique des Femmes du Maroc.
Ces ONG demandent la parité dans la répartition des portefeuilles ministériels « loin de l’attribution stéréotypée des responsabilités ministérielles », allusion au gouvernement précédent dans lequel, six femmes (sur les 38 membres du gouvernement) se sont contentées de postes de ministres déléguées à l’exception de la ministre de la Famille et des affaires sociales.
Elles demandent également la création d’un Ministère de l’égalité qui puisse jouir de « moyens humains et matériels » ainsi que la mise en application de la proposition éternelle de l’Autorité pour la parité et contre toute forme de discrimination ».
Le programme du nouveau gouvernement devrait adopter de manière transversale et dans tous ses axes une attention particulière à la question du genre et faire en sorte de mettre en oeuvre des politiques qui « éliminent la discrimination » et encourager l’autonomie de la femme sur le plan économique.
Le communiqué de ces ONG dont s’est fait l’écho l’agence espagnole EFE, demandent au nouvel exécutif de revoir « toutes les lois relatives à la moitié féminine de la société pour garantir sa sécurité juridique » et également une révision urgente des réformes du Code pénal et de la Loi contre la violence du genre.