Les consultations menées tout au long de la journée marathon de mardi, par le nouveau chef du Gouvernement désigné Saadeddine El Othmani pour former l’équipe qui présidera aux destinées des marocains pendant les cinq années à venir, dont on retient cinq mois passés en salle d’attente, auront appris au marocain que si la politique est l’art du possible, pour George Orwell, elle n’est qu’un discours « destiné à donner aux mensonges l’accent de la vérité, à rendre le meurtre respectable et à donner l’apparence de la solidarité à un simple courant d’air ».
Les différentes formations qui se sont succédé chez le PJD, et les déclaration faites par les différents dirigeants en sont la parfaite illustration. A commencer par la rencontre entre El Othmani et Ilias El Omari du PAM, parti qui pourtant constituait « une ligne rouge » pour le chef du Gouvernement démis, Abdelilah Benkirane. Le rouge passe ainsi au vert chez El Othmani qui a reçu les bras ouvert et sourire aux lèvres le frère ennemi de Benkirane, El Omari. Ce dernier nous apprend qu’il a toujours eu de l’estime et du respect pour El Othmani et Benkirane qui l’avait pourtant traité de « bandit de grand chemin ». Comme dit le proverbe marocain, « la langue n’a pas d’os », on tourne donc la page…en attendant.
Passons à Driss Lachgar, dirigeant de l’USFP par qui le départ de Benkirane est arrivé. Accusé par Benkirane d’avoir « parasité ses consultations, il lance la même accusation aux hommes et femmes de la presse auxquels il reproche de déformer la réalité et propager les rumeurs. Après avoir traité Benkirane et son parti de tous les mots d’oiseaux, le voila, lui aussi, jouer aux embrassades et grands bisous avec les dirigeants de ces « islamistes qui veulent nous traîner dans l’obscurantisme ».
https://youtu.be/21WP8sB8zV8
Quant à Aziz Akhannouch, qui a ramené dans sa valise Mohamed Sajid, oubliant chez eux ce même USFP dont le dirigeant crie à qui veut l’entendre qu’il refuse tout « tuteur » (entendez Akhannouch) pour négocier en son nom, il a exprimé sa « confiance » en le nouveau chef du Gouvernement se disant prêt à intégrer son équipe gouvernementale, lui et l’UC bien sûr, même si le dirigeant de cette dernière formation, n’a pas ouvert la bouche.
Passés les embrassades face aux cameras, les « big hugs » comme disent les américains, les salamalecs, les faux semblants, les mensonges, les contradictions, les revirements, les coups bas, le mépris affiché par ces hommes politiques à l’égard de la volonté des marocains, il ne reste qu’à prier pour que la nouvelle équipe dont on dit qu’elle verra le jour en fin de semaine prochaine- grâce à l’intervention du roi Mohammed VI qui, encore une fois, a secoué le cocotier- soit à la hauteur des aspirations et de la patience du peuple, le dernier à être pris en compte. Celui-ci retient son souffle et implore le tout puissant pour qu’on n’accouche pas d’un gouvernement pléthorique (une quarantaine de ministres et ministre d’Etat) comme ce fut le cas dans les gouvernements précédents.
Le cas échéant, les marocains diront, tout ça… pour ça!