La mort de Leila Alaoui fait l’actualité des deux côtés de la Méditerranée, qui lui était si chère. Blessée dans l’attaque terroriste qui a frappé vendredi la capitale du Burkina Faso, l’artiste est décédée hier soir d’un arrêt cardiaque à Ouagadougou et les réactions sont unanimes pour lui rendre hommage.
Dernier communiqué en date, celui rendu public par l’Elysée ce matin, qui indique que le président français François Hollande « s’incline devant sa mémoire et présente ses condoléances à sa famille ».
Ce mardi, au Maroc et en France, mais aussi au Liban où elle vivait, les médias rappellent le parcours de cette photographe et vidéaste franco-marocaine morte à l’âge de 33 ans. Sur le site d’Europe 1, on peut lire que « l’identité culturelle et l’immigration occupaient une place importante dans son travail ». Elle retraçait en effet le parcours des migrants qui franchissent la Méditerranée pour atteindre l’Europe, développant, comme le rappelle ce matin le Figaro, « un véritable travail en immersion auprès des migrants au sein d’ONG ».
Elle était d’ailleurs au Burkina Faso dans le cadre d’une mission pour Amnesty International, qui a émis un communiqué ce matin pour exprimer toute sa « tristesse ».
De nombreux artistes marocains ont aussi dit toute leur compassion sur leurs pages Facebook. On citera le musicien Reda Allali, un des premiers à réagir hier soir : » Leila Alaoui est décédée, c’est une terrible nouvelle. Souvenirs d’une rencontre à Madrid. Hoba Hoba Spirit jouait et elle exposait… ».
Sur la page du photographe Khali Nemaoui, on peut lire : « Quel destin tragique, ses photos on été décrochées aujourd’hui même à la MEP… Je ne sais plus quoi penser de rien ». Référence à l’exposition de Leila Alaoui à la Maison Européenne de la photographie, la MEP, qui prenait fin dimanche dernier.
Toujours sur les réseaux sociaux, l’écrivain journaliste Abdelhak Najib écrit ce matin: « Il y’a des êtres d’exception qui nous marquent pour de nombreuses raisons. Leurs valeurs humaines, leur regard sur le monde, cette démarche audacieuse de consacrer ce qui fait notre essence: notre humanité dans ce qu’elle a de plus fort et de plus fragile. Leila Alaoui incarnait cette approche de l’humain, dans toute sa vulnérabilité ».
De son côté, Tahar Benjelloun a choisi de signer une tribune sur un site électronique en écrivant: « Aujourd’hui le monde de l’art perd une étoile, une superbe créatrice qui a filé à toute vitesse. Il a fallu que ce soit sur scène, son lieu de création, pour les droits de l’homme, pour les droits de montrer ce que le grand public ne voit pas, que la cruauté des barbares l’a blessée d’abord et lui a retiré ensuite la vie qu’on avait cru hors de danger ».
Leila Alaoui est la trentième victime de l’attaque terroriste contre l’Hôtel Splendid et le café-restaurant Cappuccino, où elle dînait vendredi dernier.