Les déclarations controversées de Nadjib Sidi Moussa, docteur en sciences politiques, lors de l’émission C Politique du dimanche 24 novembre, ont relancé les débats sur le bien-fondé de ses positions politiques. Alors qu’il critiquait vertement Boualem Sansal, écrivain algérien naturalisé français et récemment arrêté en Algérie par la police politique, ses propos ont jeté une lumière troublante sur les relations qu’il entretient avec certains acteurs liés au régime algérien en France.
Un discours aligné sur les intérêts d’Alger
En qualifiant Boualem Sansal de «faux homme des Lumières» et en l’accusant de tenir des positions proches d’Éric Zemmour, Sidi Moussa a adopté une rhétorique qui résonne avec celle utilisée ces derniers jours par les relais médiatiques du pouvoir algérien pour disqualifier les voix dissidentes, dont celle de l’écrivain disparu depuis le 16 novembre. France 5 était-elle au courant des liaisons politiques interlopes de son invité ?
Des sources proches du milieu académique parisien affirment que Sidi Moussa aurait participé à des conférences financées par des organisations en lien direct avec des représentants officiels algériens. Ces événements, souvent présentés comme des initiatives de dialogue culturel, servent parfois de vitrines pour promouvoir les idées du régime ou détourner l’attention des violations des droits de l’homme en Algérie.
Des relations au sein du réseau diplomatique algérien en France
Selon plusieurs témoignages, Sidi Moussa entretient des relations régulières avec certains membres du réseau diplomatique algérien en France, notamment ceux en poste à l’ambassade d’Algérie à Paris. Ces liens auraient permis à Sidi Moussa d’accéder à des plates-formes médiatiques où il promeut une vision parfois en phase avec les intérêts d’Alger.
Des sources indiquent aussi également qu’il a été invité à plusieurs reprises à des événements organisés par des associations affiliées à l’État algérien, comme des colloques sur la mémoire de la guerre d’indépendance. Lors de ces occasions, il aurait évité tout discours critique envers les autorités algériennes, préférant se concentrer sur la dénonciation de figures perçues comme «antirégime» ou «islamophobes», à l’instar de Boualem Sansal ou Kamel Daoud, et ce n’était pas hier qu’il cite les deux figures de manière défavorable.
Un silence troublant sur les violations des droits en Algérie
Alors que de nombreuses figures intellectuelles en France condamnent les atteintes aux libertés en Algérie, le silence de Sidi Moussa sur les abus du régime est frappant. En revanche, il n’hésite pas à critiquer les dissidents algériens, les accusant à plusieurs reprises de «faire le jeu des puissances étrangères.» Ce discours, qui reflète celui des médias d’État algériens, soulève des questions sur son indépendance intellectuelle et sur l’origine de ses orientations politiques.
Un positionnement contesté par ses pairs
Plusieurs universitaires français et algériens dénoncent ce qu’ils considèrent comme une «duplicité» de Nadjib Sidi Moussa. «Il adopte un double discours», a déclaré un chercheur en sciences politiques sur le réseau social X. « En France, il se présente comme un intellectuel critique, mais il ne remet jamais en question les mécanismes de répression du régime algérien. Cet état de fait rappelle que l’Algérie maintient une emprise peu remise en question sur une partie de la diaspora intellectuelle et culturelle en France, notamment à travers des financements discrets ou des invitations officielles.