Le premier ministre français Jean Castex devait se rendre à Alger début avril mais a dû renoncer à son voyage pour cause sanitaire, officiellement, même si certaines sources avancent plutôt des raisons diplomatiques et protocolaires. Selon le journaliste Éric Zemmour, la soumission française à la «caste familiale qui tient l’Algérie depuis 60 ans» doit cesser.
Deux pays dans le monde évoquent le nom de la France dans leur hymne national. La Pologne, pour rendre hommage au soutien de l’empereur Napoléon Ier ; et l’Algérie, dans un couplet vindicatif : «France, voici venu le temps de rendre des comptes.» Cet avertissement rédigé avant des décennies reste à l’ordre du jour, comme le prouve la rebuffade subie par Jean Castex, début avril, lorsque sa visite fut annulée au dernier moment par les autorités algériennes, affirme le journaliste Éric Zemmour avant d’alerter : «La corruption systémique est un problème enchâssé dans les processus politique et économique en Algérie. Le pays est, depuis son indépendance en 1962, sous le contrôle d’un régime prétorien de nature autoritaire et qui demeure mono-exportateur d’hydrocarbures et rentier.»
«L’Algérie, c’était la France», déclame Zemmour. Sur le plan historique, il y a eu des invasions, des occupations de pays qui ont duré des centaines d’années. «L’Algérie faisait donc partie intégrante de la France, cette dernière l’a construite» indique M. Zemmour. «Il n’y aura pas de réconciliation avec la France. L’élite algérienne est incapable de façonner un État de droit sans corruption, use de la culpabilité française comme d’un ressort de légitimité essentiel. Sans véritable démocratie, le pouvoir se présente surtout comme l’unique héritier des ancien combattants. Chaque faiblesse et a fortiori chaque faux-pas de Paris offrent autant d’occasions à une caste familiale de conforter son assise» tonne le journaliste français.
Début avril, le comité intergouvernemental franco-algérien, cadre prévu pour une rencontre de haut-niveau, «a été reporté à une date ultérieure, en raison du contexte sanitaire peu favorable», ont déclaré les services du Premier ministre. Mais en fait, de sources concordantes françaises et algériennes, le format de la délégation française, jugé insuffisant par les autorités du régime d’Abdelmadjid Tebboune, a précipité cette annulation tardive.
«La visite a été réduite à une seule journée et la délégation à quatre ministres. C’est un sous-format alors qu’il y avait beaucoup de dossiers bilatéraux à étudier», a confirmé une source algérienne citée par des sources médiatiques. La visite différée du premier ministre français a marqué un coup d’arrêt au tentatives de réchauffement bilatéral engagées.
Pour M. Zemmour, «c’est une mémoire manipulée de la guerre coloniale qui a été forgée et maniée par le pouvoir algérien. Une petite caste familiale et tribale qui a puisé dans sa participation à cet événement une justification à son accès aux plus hautes fonctions de l’État depuis six décennies». Actuellement on peut estimer à 6 millions (chiffre donné par les autorités algériennes) le nombre des personnes algériennes ou d’origine algérienne en France. «Cela permet au gouvernement algérien d’avoir un moyen de pression sur la France. Il faut fermer tout cela, toutes les portes. Il faut cesser ce comportement de soumission, de repentance et de faiblesse qui ne fait qu’exciter le ressentiment algérien», tonne M. Zemmour.