Connu pour son franc-parler, le général de corps d’armée Bertrand Soubelet commandant de la gendarmerie d’Outre-Mer, qui compte quelque 4000 hommes va être écarté de ses fonctions. C‘est ce que révèle le Figaro selon lequel, le directeur des ressources humaines lui a signifié dès jeudi soir qu’il va être relevé de son commandement.
La décision semble inéluctable. Un décret du Secrétariat général du gouvernement, en cours de signature à l’Élysée, devrait l’entériner dans les prochains jours au Journal Officiel. Le général Lambert Lucas, actuellement en poste en Guyane, est d’ores et déjà présenté comme un successeur à la légitimé incontestable.
«Ce sont des décisions souveraines du pouvoir exécutif, je n’ai pas à les commenter, réagit Bertrand Soubelet dans un entretien au Figaro. Je les regrette juste et je pense que mes subordonnés seront surpris. À vrai dire, je ne comprends pas: tout ce que j’ai dit et écrit ne met en cause ni le gouvernement, ni mes supérieurs et je ne vois pas en quoi la sortie d’un livre motive à nouveau un quelconque changement d’affectation». «Je sais que je bouscule des choses établies», concède ce général quatre étoiles qui ajoute: «mais la chape de plomb qui s’est abattue sur les militaires est vieille.
Depuis la publication le 24 mars dernier de son livre sous le titre évocateur Tout ce qu’il ne faut pas dire (Plon), le sort de ce haut responsable de la gendarmerie était scellé. Même si l’intéressé s’en défend avec véhémence, l’institution considère qu’il a rompu avec le sacro-saint devoir de réserve des militaires.
En dernière de couverture de son opus, déjà vendu à plus de 22.500 exemplaires, Bertrand Soubelet l’affirme: «J’ai été écarté pour avoir dit la vérité: la sécurité dans notre pays n’est pas assurée comme elle le devrait».
Ses propos devant les députés avaient fait l’effet d’une bombe
« Un dispositif de sécurité qui peut faire face à toutes les menaces, ça n’existe pas, quels que soient les moyens financiers ou humains engagés », assure Bertrand Soubelet. Selon lui, « en matière de terrorisme, il faut aller au fond des choses. Comment se fait-il qu’il y ait des jeunes qui ont grandi dans notre société et qui ont envie de la détruire ? C’est ce problème qu’il faut résoudre », s’interroge-t-il.
« Depuis trente ans, assène-t-il, nous avons laissé faire des choses par faiblesse, par non-choix ».