La grève se poursuivait vendredi notamment dans les transports et les syndicats, revigorés par la mobilisation massive de jeudi contre la réforme des retraites, ont décidé d’une nouvelle journée d’action mardi pour arracher d’éventuelles concessions de l’exécutif.
Exhorté à s’exprimer, le Premier ministre Édouard Philippe compte prendre la parole. Tous les partenaires sociaux vont être reçus lundi par la ministre des Solidarités Agnès Buzyn et par le haut-commissaire aux Retraites Jean-Paul Delevoye. Il s’agira de « tirer les conclusions » des rencontres avec les différents acteurs, a précisé dans la matinée M. Delevoye, avant de les remettre au Premier ministre, qui doit présenter l’architecture générale de la réforme en milieu de semaine prochaine.
L’intersyndicale CGT, FO, Solidaires, FSU et trois organisations de jeunesse ont appelé vendredi à une grève interprofessionnelle le mardi 10 décembre, avec une nouvelle intersyndicale le soir même pour « décider de la suite ». La CFE-CGC préfère de son côté attendre les annonces du gouvernement.
Au lendemain d’une mobilisation qui a vu au moins 800.000 personnes, selon l’Intérieur, manifester en France et des secteurs entiers tourner au ralenti pour protester contre le futur système universel de retraite par points, les responsables syndicaux à l’initiative du mouvement se montraient satisfaits.
«Il y avait beaucoup de personnes en grève, il faut que ça augmente encore si on veut peser sur les décisions, il faut généraliser les grèves dans toutes les entreprises», a déclaré le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.
La contestation, d’ampleur, a touché les transports, l’éducation, la police, la justice mais aussi les entreprises privées. Ou encore les raffineries: au moins quatre (La Mède, Lavera, Grandpuits et Gonfreville) étaient de nouveau bloquées vendredi, selon la CGT.
Dans l’Ouest, très mobilisé jeudi, la mobilisation s’est poursuivie. A Caen, 800 personnes ont défilé, à Rennes, ils étaient entre 200 à 300, et au Havre, fief du Premier ministre, 300 manifestants ont bloqué un rond-point.
Deux syndicats, Alliance et Unsa Police, ont appelé leurs troupes «à continuer le service minimum» et «à se tenir prêts à toutes autres actions» pour défendre leur régime spécifique de retraite. La situation dans les transports restait extrêmement perturbée. A Paris, la reconduction du mouvement à la RATP a été votée jusqu’à lundi et neuf lignes de métro restaient fermées, même si une légère amélioration était constatée.
Côté SNCF, en Île-de-France, un train sur cinq circule. Près d’un tiers des cheminots étaient en grève vendredi, 87,2% des conducteurs, selon la direction. Les nerfs des usagers des transports publics étaient parfois mis à rude épreuve.