Près de 300 migrants ont été évacués de leur campement parisien du XIIe arrondissement mercredi 19 janvier au matin lors d’une opération de mise à l’abri conduite par les autorités la veille de la «nuit de la solidarité», a appris l’AFP de sources concordantes.
Au total, 276 personnes exilées sans-abri ont quitté leurs tentes installées boulevard de Bercy pour être dirigées vers des centres d’hébergement d’urgence, a indiqué l’association France terre d’asile (FTDA), opératrice de l’État pour ces actions. Parmi elles figuraient 149 personnes en famille, 87 jeunes se déclarant mineurs et 40 hommes, a précisé FTDA. Essentiellement originaires d’Afrique, ces familles et jeunes «étaient à la rue depuis un mois» au moins, relève Pierre Mathurin, responsable parisien de l’association Utopia56, qui leur venait en aide dans la rue. S’il se félicite que ces personnes aient été prises en charge, il souligne également l’«hypocrisie» d’une évacuation «qui a clairement été menée en anticipation de la nuit de la solidarité».
Cette opération, lancée en 2018 par la Ville de Paris, permet d’effectuer un comptage du nombre de sans-abri. Elle aura lieu dans la nuit de jeudi à vendredi et doit permettre, cette année, d’affiner le recensement de la population, selon l’Insee, qui coopérera avec les agents de 27 municipalités pour ce décompte. «Ce campement était signalé depuis plusieurs semaines. On peut penser que l’évacuation a été faite pour qu’il y ait moins de personnes à compter dans la rue», a encore commenté Pierre Mathurin. Sollicitée par l’AFP, la préfecture de la région Ile-de-France, qui menait l’opération, n’a pas répondu dans l’immédiat.