Deux hommes sont morts dans la nuit de jeudi à vendredi dans un quartier de Libreville, à la suite d’affrontements avec les forces de sécurité, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse.
Bekam Ella Edzang, étudiant en droit de 27 ans, est décédé des suites d’une blessure par balle à l’abdomen après son hospitalisation, a constaté une journaliste de l’Agence France-Presse. Le corps d’un homme de 30 ans était par ailleurs emmené en procession par des manifestants dans le même quartier de Nzeng Ayong, a constaté un autre journaliste de l’AFPTV.
Ces nouvelles victimes portent à cinq le nombre de personnes tuées dans les manifestations et émeutes qui ont éclaté mercredi au Gabon après l’annonce de la réélection du président sortant Ali Bongo, face à l’opposant Jean Ping qui conteste le résultat de la présidentielle.
26 opposants retenus au QG de Jean Ping
Par ailleurs, une vingtaine de leaders de l’opposition et de la société civile gabonaise étaient toujours retenus vendredi au quartier général de Jean Ping, rival du président Ali Bongo déclaré vainqueur de l’élection présidentielle de samedi, a indiqué l’un d’eux à l’Agence France-Presse. « Nous sommes vingt-six, toujours au même endroit, en plein air dans l’enceinte du QG. Nous avons dormi à même le sol, avec les moustiques et le crépitement des armes dans le quartier », a expliqué à l’Agence France-Presse Paul-Marie Gondjout, le représentant de Jean Ping à la commission électorale.
Les vingt-six opposants sont sous la surveillance de la gendarmerie gabonaise depuis l’assaut donné dans la nuit de mercredi à jeudi au QG de campagne de Jean Ping à la suite des émeutes qui ont éclaté à la proclamation de la victoire, « volée » selon l’opposition, du président sortant Ali Bongo. « Le procureur est venu pour constater s’il y avait eu des morts durant l’assaut, et a dit qu’il n’y avait aucune information judiciaire contre nous », a ajouté Paul-Marie Gondjout. « Nos avocats sont passés hier, ils ont rencontré le procureur qui leur a confirmé », a-t-il ajouté.
La commission électorale a annoncé mercredi la réélection d’Ali Bongo, 49,80 % des suffrages contre 48,23 % pour Jean Ping, déclenchant la colère des partisans de l’opposant qui conteste les résultats et réclame la publication détaillée des scrutins par bureaux de vote.
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