Le virage pro-israélien du pouvoir français a profondément déplu à plusieurs ambassadeurs de France au Moyen-Orient. Une note commune reflète leur courroux et s’inquiète de la décrépitude du poids diplomatique de la France.
Plusieurs ambassadeurs de France au Moyen-Orient et dans certains pays du Maghreb ont déploré, dans une rare prise de position publique, la position déséquilibrée de la présidence française dans la guerre entre l’État hébreu et le Hamas.
Cette note commune, écrit Le Figaro, a été adressée au Quai d’Orsay, avec des destinataires à l’Élysée. «Dans la note que l’on pourrait qualifier de note de dissidence, ces ambassadeurs affirment que notre position en faveur d’Israël au début de la crise est incomprise au Moyen-Orient et qu’elle est en rupture avec notre position traditionnellement équilibrée entre Israéliens et Palestiniens», note un diplomate. Il ajoute qu’«elle établit une perte de crédibilité et d’influence de la France, et constate la mauvaise image de notre pays dans le monde arabe. Ensuite, sous une forme assez diplomatique, elle laisse entendre que tout cela est le résultat des positions prises par le président de la République».
Les auteurs de la note, écrit Le Figaro, «regrettent que dans plusieurs pays du Moyen-Orient et du Maghreb, les critiques les plus sévères soient adressées, certes aux États-Unis et à la Grande-Bretagne, mais aussi à la France, comme l’ont montré des manifestations devant leurs ambassades.» Le quotidien français souligne que «depuis le début de la guerre, certains ambassadeurs de France n’ont plus accès à certains cercles décisionnaires des pays où ils sont en poste. Un ambassadeur a également reçu des menaces de mort par des radicaux, furieux des positions prises par Paris.»
La crise de confiance entre la France et le Moyen-Orient est «grave» et risque d’être «durable», avertissent les auteurs de la note.