Alors que la présidence palestinienne a dénoncé un «horrible massacre», la communauté internationale a été choquée par l’ampleur des images diffusées montrant des civils atrocement tués.
Un camp à Rafah, ville de l’extrême sud de la bande de Gaza a été touché lundi 27 mai par un bombardement de l’État hébreu, causant la mort de 40 personnes, a dénoncé la défense civile palestinienne. «Le massacre commis par l’armée d’occupation israélienne dans les tentes de réfugiés dans le nord-ouest de la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, a fait 40 “martyrs” et 65 blessés», a déclaré à l’AFP Mohammed al-Mughayyir, un responsable de la Défense civile dans la bande de Gaza.
Ce camp abritait des personnes déplacées par le conflit armé. La présidence palestinienne a ainsi dénoncé un «horrible massacre» et a accusé Israël, dans un communiqué, d’avoir «délibérément visé» le lieu géré par l’Unrwa. Les autorités du Hamas ont ensuite appelé «les masses» du peuple «en Cisjordanie, à Jérusalem, dans les territoires occupés et à l’étranger à se lever et à marcher avec colère».
Ces frappes pourraient par ailleurs «entraver» les pourparlers de trêve à Gaza, a mis en garde le Qatar, pays médiateur entre Israël et le Hamas depuis le 7 octobre. Le pays du Golfe s’inquiète du fait que «les bombardements vont compliquer les efforts de médiation en cours et entraver les efforts visant à parvenir à un accord pour un cessez-le-feu immédiat et durable dans la bande de Gaza», a affirmé le ministère qatari des Affaires étrangères dans un communiqué. Après plus de sept mois de conflit, les efforts internationaux se poursuivent pour arracher une trêve. Début mai, des pourparlers indirects entre Israël et le mouvement palestinien, par l’entremise du Qatar, de l’Égypte et des États-Unis, n’avaient pas débouché sur un accord de trêve associée à la libération d’otages et de prisonniers palestiniens détenus par Israël.
Depuis le 7 mai, Tsahal multiplie les opérations pour détruire les derniers bataillons du Hamas à Rafah. Les combats se sont poursuivis durant le week-end, malgré une décision vendredi de la Cour internationale de justice (CIJ) ordonnant à Israël de suspendre ses opérations dans ce secteur essentiel à l’entrée de l’aide humanitaire.
Face aux bombardements israéliens à répétition, Amnesty International a, pour sa part, demandé à la Cour pénale internationale (CPI) d’ouvrir une enquête pour «crimes de guerre» sur trois frappes aériennes sur la bande de Gaza qui ont fait 44 morts, dont 32 enfants, en avril, selon l’ONG. Une responsable d’Amnesty, Erika Guevara-Rosas a affirmé que l’enquête de son organisation avait apporté «des éléments de preuve essentiels pointant des attaques illégales imputables à l’armée israélienne»
(Avec agences)