Le président Bola Tinubu s’apprête à superviser la cérémonie de pose de la première pierre de cinq centrales mini-GNL (gaz naturel liquéfié) à Ajaokuta, dans l’État de Kogi. Cette étape symbolise une avancée significative dans la stratégie du Nigeria destiné à valoriser ses ressources gazières et à accélérer sa transition énergétique.
Olufemi Soneye, directeur des communications corporatives de la NNPC Ltd (société nationale des pétroles du Nigeria), a dévoilé les détails de ce projet. Il a également évoqué d’autres installations gazières et énergétiques en cours de finalisation, soulignant l’engagement de l’entreprise à moderniser le secteur énergétique national.
Une stratégie énergétique recentrée sur le gaz
Interrogé sur les raisons de cet engagement renforcé, M. Soneye a rappelé que le Nigeria dispose de réserves de gaz naturel estimées à environ 209 milliards de pieds cubes (tcf). «Il est donc impératif d’exploiter cette ressource pour alimenter nos industries, produire de l’électricité et stimuler la croissance économique», a-t-il déclaré.
Il a insisté sur le soutien indéfectible de la NNPC Ltd aux objectifs du gouvernement fédéral, qui aspire à améliorer la production d’électricité, à encourager l’industrialisation et à promouvoir le développement économique. «À travers le pays, l’utilisation du gaz naturel est devenue une nécessité urgente pour créer des industries, fournir de l’énergie et offrir des emplois à notre jeunesse», a-t-il ajouté.
Le gazoduc Nigeria-Maroc : un projet continental stratégique
Un autre projet d’envergure est le gazoduc Nigeria-Maroc (NMGP), rebaptisé Gazoduc Afrique-Atlantique, un pipeline régional terrestre et offshore destiné à acheminer le gaz naturel du Nigeria vers 13 pays d’Afrique de l’Ouest et du Nord, et, à terme, vers l’Europe. «Ce projet de 5 660 kilomètres, dont le coût est estimé à 25 milliards de dollars, est essentiel pour lutter contre la pauvreté énergétique en Afrique», a affirmé M. Soneye.
Il a également souligné que cette liaison s’inscrit dans une vision plus large pour revitaliser les secteurs industriels et manufacturiers le long des corridors économiques concernés. «En acheminant le gaz vers ces régions, nous créons les conditions propices à la relance des industries, à la création d’emplois et à la prospérité économique», a-t-il expliqué.
Concernant les défis financiers liés à ces projets, M. Soneye a reconnu que le financement constitue un enjeu majeur. «Nous collaborons avec des institutions telles que la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) et la future Banque africaine de l’énergie pour sécuriser les fonds nécessaires», a-t-il précisé. La NNPC Ltd a également mis en place des incitations, des facilités de financement et des perspectives d’investissement pour attirer les partenaires.
Vers une adoption généralisée du gaz naturel comprimé (GNC)
Parallèlement, la NNPC Ltd s’investit dans des projets de gaz naturel comprimé (GNC) et de mini-GNL, dans le cadre de l’initiative présidentielle pour le GNC (PCNGI). «Le GNC représente une alternative économique et écologique au carburant traditionnel, réduisant les coûts de transport de 40 % par rapport à l’essence», a-t-il indiqué.
L’année dernière, la NNPC Ltd a inauguré une station mère de GNC à Ilasamaja (Lagos) ainsi que 11 stations à Abuja et Lagos. L’objectif est d’en déployer 100 supplémentaires cette année en collaboration avec des partenaires tels que NIPCO Gas Limited. «Ces efforts contribueront à diversifier le mix énergétique du Nigeria et à réduire les coûts de transport», a conclu M. Soneye.