L’enquête visant en Espagne le chef du Front Polisario, Brahim Ghali est encore vivante. La plainte déposée contre lui par l’Association sahraouie pour la défense des droits de l’homme (Asadedh) pour des délits de génocide a été relancée devant le tribunal constitutionnel, présidé par le magitrat Cándido Conde-Pumpido Tourón.
Brahim Ghali a été entendu, en 2021, en visioconférence depuis son séjour clandestin à l’hôpital de Logroño par un juge du haut tribunal madrilène de l’Audience nationale, car il fait l’objet de deux plaintes en Espagne. La plus récente, pour «arrestation illégale, tortures et crimes contre l’humanité», a été déclenchée en 2020 par Fadel Breika, dissident du Front Polisario, qui affirme avoir subi des tortures dans les camps de séquestrés sahraouis à Tindouf, en Algérie. L’autre avait été déposée par l’Association sahraouie pour la défense des droits de l’homme pour «génocide», «assassinat», «terrorisme», «tortures» ou «disparitions», selon cette organisation qui siège en Espagne et qui a présenté un dossier fourni à la justice.
Brahim Ghali, 74 ans et fragilisé, a été réélu lors du congrès du Polisario en février 2023. Son mandat de court depuis juillet 2016. Le Polisario a, par ailleurs, annoncé «rompre» tout contact avec le gouvernement espagnol de Pedro Sanchez en 2022 après le ralliement de Madrid aux positions marocaines sur la question du Sahara. Madrid avait annoncé officiellement son soutien au plan d’autonomie marocain, qu’il considère désormais comme «la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution de ce dossier».
Cette décision du Polisario a été actée en sous-main par Alger, principal soutien du Polisario, qui a mal vécu le déploiement de troupes marocaines à l’extrême sud du territoire, en novembre 2020, pour chasser définitivement des bandits séparatistes qui bloquaient la seule route vers la Mauritanie, aujourd’hui sécurisée et qui connaît un trafic commercial important.