» Alcoolisés, drogués, livrés à eux-mêmes, des mineurs marocains errent dans les rues de Paris. Ils ont fui leur pays, traversé l’Espagne puis atterri dans le quartier de la Goutte-d’Or, dans le XVIIIe arrondissement de la capitale ». C’est par cette phrase que la chaîne d’infos en continu BFM TV avait débuté un reportage diffusé le 31 mars dernier sur ces enfants marocains qui errent dans la capitale française.
En Espagne, et plus précisément au préside occupé de Melillia, le président de cette ville autonome Juan José Imbroda, avait récemment accusé les autorités marocaines de « renier leurs responsabilités » en matière de rapatriement des jeunes mineurs non accompagnés étrangers qui accèdent de manière illégale au préside occupé et qui proviennent pratiquement tous du Maroc.
« Il (le Maroc) les a abandonnés », avait affirmé Imbroda qui répondait aux journalistes, soulignant que sa ville accueille actuellement près de 600 mineurs étrangers non accompagnés, un chiffre qui dépasse de loin les 30 en Canaries, et les 130, annuellement, à Madrid.
El Allemagne, le gouvernement fédéral multiplie également ses appels à la coopération marocaine dans le domaine de rapatriement de ces jeunes adolescents marocains arrivés clandestinement dans ce pays.
Face à ces appels et commentaires dans les médias étrangers, le gouvernement marocain compte agir, si l’on en croit le programme gouvernemental présenté mercredi devant les deux Chambres du Parlement par le chef du Gouvernement Saad Eddine El Othmani. Ce dernier a affirmé que la protection des mineurs d’âge marocains non accompagnés bénéficiera d’un intérêt accru du fait qu’ils constituent une catégorie exposée à l’exploitation des bandes de la traite des êtres humains ou des groupes de prosélytisme ou extrémistes.
Un tel engagement, s’il venait à se concrétiser, sera certainement bien accueilli par les pays concernés par la présence des mineurs marocains sur leur territoire. Il évitera également au Maroc qui entend « rayonner son image à l’étranger », d’être pointé du doigt et accusé d’abandonner ses propres citoyens, dans le cas précis, des enfants.
Le président de Melillia Imbroda n’avait pas d’ailleurs hésité à souligner que ce problème ne fait que « nuire à l’image du Maroc qui est le seul à pouvoir le résoudre », soulignant au passage « ne pas comprendre l’attitude des autorités marocaines qui n’ont pas honoré, selon lui, les accords signés avec le gouvernement espagnol dans ce domaine ».