Le premier week-end de départs devrait également être marqué par des retards. Un préavis de grève a d’ores et déjà été déposé pour la semaine prochaine.
Les grévistes ne décolèrent pas. Ce vendredi matin, le terminal 2E de l’aéroport de Roissy a été bloqué par des manifestants, qui sont encadrés par des forces de l’ordre. Le premier week-end des départs s’annonce en outre tendu dans les aéroports parisiens, perturbé par le même mouvement de grève. Trois syndicats du groupe Aéroports de Paris (ADP) ont en effet déposé jeudi un préavis de grève pour cinq jours. Ce jeudi, le mouvement de protestation n’avait causé que des retards «de 15 à 30 minutes», soulignait ce vendredi matin le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari.
Des perturbations similaires devraient être observées ce week-end, en raison de rassemblements de salariés devant les terminaux. L’Unsa, la CGT et la CFE-CGC réclament le retrait d’un plan d’adaptation des contrats de travail (PACT), qui prévoit la suppression de certaines primes. En cas de refus, les salariés seront «potentiellement licenciables» via un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), selon Laurent Garssine, secrétaire général de l’Unsa chez ADP.
Augustin de Romanet, PDG d’ADP, assurait mardi 29 juin que tout sera fait pour qu’«aucun avion ne soit annulé.» Les finances d’ADP sont sinistrées après une année 2020 marquée par les restrictions sanitaires. Le groupe accuse le coup avec une perte de chiffre d’affaires de près de 80%. L’année 2021 a également été perturbée et si l’activité reprend cet été, cela reste à basse fréquence: selon le ministre délégué Jean-Baptiste Djebbari, le trafic aérien sera équivalent à 65% de celui observé en 2019. En cause, notamment, les choix de vacances des Français qui devraient «préférer leur territoire national», argue le ministre.
Nouveau préavis de grève
Pour ADP, l’enjeu est désormais de réaliser des économies. Soulignant que les discussions se poursuivent avec les salariés, le PDG du groupe a souhaité d’eux «un effort de solidarité, avec une ligne rouge: pas de licenciements contraints». Les baisses de salaires seront compensées au-delà de 7%, promet-il. Augustin de Romanet affirme en outre que «88% de nos collaborateurs ne perdront pas plus de 4%» de leur rémunération. Affecté comme tout le secteur du transport aérien par l’effondrement du trafic induit par la crise sanitaire, le groupe ADP a perdu 1,17 milliard d’euros en 2020 et engagé une réduction de ses effectifs de 11%. «Lorsque le trafic reprendra, il n’y a aucune raison pour que les collaborateurs d’ADP ne retrouvent pas le modèle (social) qui est le leur», a-t-il ajouté.
Des garanties qui ne suffisent pas aux organisations syndicales. Le secrétaire général Unsa Aéroports de Paris, a d’ores et déjà annoncé qu’un nouveau préavis de grève avait été déposé pour le 9 juillet.