C’est une opération qui a créé au profit du Maroc un renversement de situation évident, et tout le monde s’est rendu compte que ce changement doit entraîner avec lui une solution définitive au dossier du Sahara marocain. L’enthousiasme manifesté par toutes les classes de la nation à l’égard de cette éclatante victoire est encore vivace.
C’est une blague, cruelle, qui démontre que la coupe d’amertume était amère pour le régime algérien, et on vous la raconte : «L’Algérie a appelé, début octobre, au retrait des forces marocaines d’une zone tampon au Sahara pour faciliter la quête d’un règlement du conflit dans ce territoire, après la nomination d’un nouvel émissaire de l’ONU.» [fin de citation]. Cruelle, car elle démontre combien l’opération marocaine dans la zone tampon de Guerguerat, dans l’extrême sud du territoire, en 2020, pour chasser des mercenaires ayant bloqué la seule route vers la Mauritanie, a été un choc pour la junte militaire algérienne et ses affidés. Ces derniers étaient pris au dépourvu par cette opération inédite. Le régime algérien, qui est précisément dans les mains des hommes qui ne sont pas forcément les représentants naturels du parti de la paix, a multiplié, depuis, les provocations et les bravades.
Une épopée, un acte grandiose. Le 13 novembre 2020, à l’aube, les troupes marocaines ont lancé une opération inédite dans la zone tampon de Guerguerat, à l’extrême sud du Sahara pour chasser les mercenaires du Polisario. Le Maroc au chevet de ses enfants : un groupe de routiers marocains avait lancé un appel au secours aux autorités du Maroc, en affirmant être bloqué par des «milices affiliées à des séparatistes», au poste-frontière de Guerguerat, un axe routier essentiel pour le trafic commercial vers l’Afrique de l’Ouest.
D’abord, les mots, forts, ceux du roi Mohammed VI, qui a affirmé son «attachement au cessez-le-feu», tout en avertissant qu’il demeurait «fermement déterminé à réagir, avec la plus grande sévérité et dans le cadre de la légitime défense, contre toute menace» à la sécurité de son pays. Concernant Guerguerat, le souverain a précisé que Rabat avait «rétabli la situation, réglé définitivement le problème et restauré la fluidité de la circulation», selon un communiqué publié après un entretien téléphonique avec le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
Puis, les précisions de Nasser Bourita, le ministère des affaires étrangères marocain, lequel a souligné également que «le Maroc reste fermement attaché au cessez-le-feu». L’opération n’est pas «offensive», mais reflète «la fermeté et la détermination du roi Mohammed VI pour trouver un règlement définitif» face aux «provocations» du Front Polisario.
Le roi Mohammed VI, toujours anticipatif, a échangé des messages avec l’ONU, la France, les Etats-Unis, la Mauritanie, et d’autres pays impliqués dans le dossier pour les prévenir de l’opération destinée à «mettre un terme à la situation de blocage» à Guerguerat. Rabat a mis en cause «le Polisario et ses milices», accusés de mener durant trois semaines «des actes de banditisme», afin de bloquer la circulation et de «harceler continuellement les observateurs militaires de la Minurso» au niveau de Guerguerat.
Puis, le soutien international : «La France salue l’attachement du Maroc au cessez-le-feu. Celui-ci doit être préservé, de même que le processus politique doit être relancé dans le cadre des Nations unies», avait déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué. «La France a exprimé publiquement sa préoccupation quant au blocage de ce point de passage et rappelle l’importance de la liberté de circulation des biens et des personnes dans la zone. Elle prend acte des mesures prises par le Maroc», avait relevé la porte-parole, Agnès von der Mühll.
Sans attendre, Rabat a fait construire un mur de sable pour sécuriser la route jusqu’au poste frontière où pavoisent désormais des drapeaux marocains. Il s’agissait de mettre en place «un cordon de sécurité en vue de sécuriser le flux des biens et des personnes», selon un communiqué de l’état-major. La libération de Guerguerat s’est déroulée «sous les yeux de la Minurso», les forces d’interposition de l’ONU au Sahara.
Quant aux effets moraux qu’ont provoqués de part et d’autre l’issue de cette grande opération, ils sont nécessairement de sens inverse, et ont pris beaucoup plus d’intensité chez les Algériens. La surprise fut grande, plus grande encore l’humiliation, puisque depuis l’automne 2020, le régime d’Abdmadjid Tebboune vint confesser publiquement, à la face du monde, son dépit et sa colère.
C’est encore en effet une des causes de supériorité de l’armée marocaine que cet état complet d’organisation qu’elle porte partout avec elle. Il est vrai que là encore se retrouve le génie particulier de la nation qui, à force de travail, de soins, de persévérance, et de cette patience qu’elle pousse jusqu’à la fin, elle était parvenue à donner à ses actions un caractère de noblesse ineffaçable. Merci aux FAR, merci d’une vie passée dans l’honneur.
L’Algérie, elle, use un vieux personnel comme elle a usé de vieux méthodes contre le Maroc. Un système consacré par la tradition, par la routine, par l’état social déplorable du pays, n’est pas viable. Beaucoup d’esprits ne voient dans la tension politique actuelle entretenue par le régime algérien qu’un procédé d’intimidation. Ont-ils raison d’emprunter ce chemin ? De sérieuses considérations amènent à penser qu’ils se trompent.
«Aujourd’hui comme par le passé, la Marocanité du Sahara ne sera jamais à l’ordre du jour d’une quelconque tractation », a souligné le monarque marocain, dans son dernier discours retransmis par la télévision nationale. «De fait, la “Marocanité” du Sahara est une vérité aussi pérenne qu’immuable. Elle ne souffre, de ce fait, aucune contestation», a-t-il assuré. Le message est sans équivoque.