L’invasion de l’Ukraine déclenchée par le président russe Vladimir Poutine a suscité une vague de condamnations, principalement chez les Occidentaux, qui ont annoncé de nouvelles sanctions. L’Algérie, «champion» fidèle à la cause des peuples opprimés, observe un silence gênant.
Si la politique étrangère algérienne puise jusqu’à la nausée dans le capital de la guerre de libération et du soutien aux peuples opprimés, les maîtres d’Alger, alors que le deuxième jour de l’offensive russe sur le territoire ukrainien touche à sa fin, n’ont pas condamné l’attaque aérienne et terrestre orchestrée par Moscou, laquelle a déjà fait des dizaines de morts et provoqué une profonde indignation dans la communauté internationale, surtout côté occidental.
La diplomatie algérienne, qui s’appuie sur le supposé droit international et le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes quand il s’agit du Polisario, a avalé sa langue au moment où le président Biden déclare que Poutine va devenir «un paria sur la scène internationale», tout en imposant des restrictions aux exportations de produits technologiques vers la Russie.
Ramtane Lamamra, tenté par la volonté de porter à l’étranger la bonne parole de son pays, reste tacite. L’Algérie, motivée par la volonté de s’imposer comme l’interlocuteur incontournable des grandes puissances pour tout ce qui concernait les questions régionales et africaines, semble approuver l’attaque russe. Seul le défi marocain, qui demeure toujours d’actualité, concentre son acharnement.
Les Etats-Unis et l’Albanie ont demandé un vote du Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) vendredi sur un projet de résolution condamnant fermement l’invasion de l’Ukraine par la Russie et réclamant au pays le retrait immédiat de ses troupes. L’Algérie, toujours réactif dans les enceintes internationales pour défendre le Polisario et le droit du peuple sahraoui, n’a pas réagi. Les réactions officielles algérien sont à l’image des relations que cultive le régime avec ses alliés ou avec ses ennemis.
Même la Chine, qui entretient des relations étroites avec Moscou et Alger, a dit suivre «de près» la situation et appelé à «la retenue de toutes les parties». Des manifestations contre la guerre ont eu lieu à Moscou, ainsi qu’à Saint-Pétersbourg. Partout dans le monde, à Varsovie, à Prague et ailleurs, des rassemblements de soutien à l’Ukraine ont eu lieu. Devant l’ambassade russe dans la capitale algérienne, il est peu probable que les autorités du régime autorisent la moindre action publique contre la guerre russe menée contre l’Ukraine.