Dans une publication sur Twitter, Hafsa Boutahar, victime présumée d’un viol commis par Omar Radi, a félicité la militante afghane Sonita Alizadeh, qui étudie aux États-Unis pour devenir avocate, pour avoir reçu le Prix Liberté pour son combat pour les enfants de son pays et notamment contre le mariage forcé.
Omar Radi faisait partie des trois finalistes de la 3e édition du «Prix Liberté de la région Normandie», décerné par l’Institut international des droits de l’Homme et de la paix, fondé par la région Normandie, l’Ordre des avocats de Caen, l’Université de Caen Normandie, la ville de Caen et le mémorial de Caen. Sa candidature n’a pas manqué de susciter la colère et l’indignation de Hafsa Boutahar.
«En présentant sa candidature pour le Prix Liberté de la région Normandie, ils ont tenté de me détruire, de me faire vivre dans la peur et l’angoisse et surtout de m’assassiner moralement, pour me forcer à renoncer à la défense de ma dignité en tant que femme», a-t-elle regretté.
«Leur soutien à un violeur présumé, au nom de la défense des droits de l’Homme, n’a d’égal que leur acharnement à vouloir « m’invisibiliser » et à bafouer mes droits…comme si j’étais une simple figurante… de leur fiction… Je m’étais interrogée avec perplexité…comment le berceau universel des droits de l’Homme peut-il tolérer la candidature d’un violeur présumé, aux côtés de femmes courageuses et combatives ?…Mais je n’ai pas été surprise par la réponse du Pays des lumières, lorsqu’il a décidé de ne décerner aucune distinction à un violeur présumé», ajoute Hafsa Boutahar.
«Félicitations pour la lauréate et militante des droits de l’Homme Sonita Alizadeh et force et respect à ceux qui ont voté avec toute leur conscience et uniquement leur conscience. Le message que je vous adresse aujourd’hui est que le mensonge ne paie jamais. Je suis surtout fière de constater que le Prix Liberté 2021 organisé par le Conseil de la Région Normandie n’a pas finalement succombé et ne succombera jamais, aux manoeuvres de celles et ceux, qui ont vainement tenté de détourner sa symbolique», a-t-elle conclu.
Rappelons que Omar Radi est poursuivi pour «atteinte à la sûreté extérieure de l’État», «atteinte à la sûreté intérieure de l’État», ainsi que pour «viol», «attentat à la pudeur» et «évasion fiscale», dans des affaires jugées conjointement par la Chambre criminelle de la Cour d’appel de Casablanca.