Hajar Raissouni a accusé «la presse à sensation» locale d’adjoindre son nom à celui de son oncle, Ahmed Raissouni, ancienne caution morale du PJD pour la discréditer. Pourtant, cette identification par le nom et la filiation a été surtout entretenue par la presse étrangères et certaines ONG frénétiques.
L’attention depuis quelques jours, se concentre sur le déchaînement d’Ahmed Raissouni sur les activistes des libertés individuelles. Interpellée, sa nièce, la journaliste récemment graciée par le Roi Mohammed VI, Hajar Raissouni, a fustigé «la presse à sensation» qui persiste à corréler son nom et celui du président de l’Union mondiale des ouléma, après sa sortie controversée qui condamne les réclamations d’une plus grande liberté en matière de sexualité. «Je soutiens les libertés publiques. Mon oncle ne va pas rompre avec l’orthodoxie de ses convictions pour moi» a-t-elle tonné.
Sans polémiquer ni trop commenter cette déclaration, Hajar Raissouni se rend-elle compte qu’en excusant « l’orthodoxie » des convictions religieuses de son oncle, elle fait le procès de l’islam et de la charia comme si une seule interprétation, figée de surcroît, était possible ?
Dans les faits, la conclusion de Hajar Raissouni est erronée. Parce que, véritablement, ce sont les journaux français et certaines ONG zélés qui ont offert à l’opinion publique des révélations régulières sur sa vie privée, sur ses liens, sur son parcours, sur ses tendances. Un élément récurrent dans de nombreux articles publiés au moment de l’affaire est la dramatisation des circonstances de l’arrestation de la jeune journaliste et ses effets sur ses proches et ses relations interpersonnelles.
Le quotidien Libération, lui, avait rapporte le témoignage de Hajar Raissouni qui affirme lui avoir confié que «quand il lui arrivera quelque chose, ce sera à cause de ses oncles». Ahmed Benchemsi, Aboubakr Jamaï, Maâti Monjib, entre autres, ont tout affirmé mordicus que Hajar Raissouni est visée à cause de ses liens familiaux avec son oncle, dans des déclarations contestée dans leur matérialité. Le quotidien Le Monde, lui, s’est longtemps départi de l’exigence de démonstration qui prend en compte le motif légitime d’information, la prudence de ton, et l’absence de parti pris. Les récits que Barlamane.com a étudiés montrent deux autres traits typiques du mode utilisé : le faible usage des sources officielles et la structure narrative. La combine est diffuse dans ces milieux et ne paraît pas porter à conséquence, tant est longtemps érigée en système : elle est occasionnelle, éphémère et nuisible.
Ahmed Raissouni, dans une chronique au vitriol publiée le 20 octobre, a dénoncé avec des mots insultants le collectif Hors-la-loi, un mouvement hétérogène au niveau des profils sociologiques dont le contenu profane de ses revendications se limite à des demandes en faveur de plus de libertés publiques sans que l’étendard d’une libération incontrôlée des mœurs ne soit arboré et convoqué explicitement. Qualifiant les féministes de «mégères acariâtres qui ne jouiront jamais du commerce charnel, que ce soit légalement ou illégalement», Ahmed Raissouni ne craint que réellement que l’affranchissement progressif des sujétions morales et de son intériorisation dans les consciences. L’ensemble de la société civile marocaine regrette et désapprouve régulièrement l’instrumentalisation du religieux à des fins politiques. L’islam ne peut plus être l’objet de querelle morale parce qu’il serait le bien commun le mieux partagé.






