Lors d’une réunion commune des bureaux politique et fédéral du parti du Tracteur, Hakim Benchamach, Secrétaire général du PAM, a annoncé qu’il ne dispose pas du récépissé de dépôt.
« Je ne dispose pas du récépissé de dépôt. Le ministère de l’Intérieur ne me l’a pas donné », a indiqué Hakim Benchamach lors d’une réunion commune des bureaux politique et fédéral du parti du Tracteur.
En effet, l’article 15 de la loi organique n° 29-11 relatif aux partis politiques stipule que « toute modification survenue au niveau du symbole du parti, de ses organes dirigeants, de son règlement intérieur ou tout changement du siège du parti doit être déclarée à l’autorité gouvernementale chargée de l’intérieur, par le responsable national du parti ou toute personne mandatée par ses soins à cet effet, contre récépissé daté, cacheté et délivré sur-le-champ, dans un délai de trente jours à compter de la date d’approbation de cette modification par les organes compétents du parti ». Ainsi, l’actuel SG du parti du Tracteur doit disposer de ce récépissé pour prouver sa légitimité.
C’est Samir Goudar qui a révélé le fait que Benchamach ne dispose pas de ce récépissé lorsqu’il a demandé il y a deux semaines au tribunal de première instance de Rabat de vérifier l’éligibilité du statut de Benchmach. Dans ce cadre, le tribunal se prononcera demain sur cette demande lors d’une audience prévue dans le cadre de la requête de Hakim Benchamach qui vise à invalider, auprès du tribunal de première instance de Rabat, l’élection de Samir Goudar.
Néanmoins, Benchamach a assuré, sans convaincre, à ses sympathisants de correspondances dont un avis du 7 juin 2018, qu’il a envoyées au ministère de l’Intérieur dans les trente jours qui ont suivi son élection. S’ajoute à cela, précise-t-il, un courrier du ministre de l’Intérieur dans lequel il est demandé à Benchamach de lui fournir le RIB du parti pour que son parti puisse recevoir les aides financières annuelles qui lui sont destinées. Il a également fait savoir qu’il avait reçu plusieurs lettres du ministre de l’Intérieur sur les finances du parti.
Et comme il a informé le ministre de l’Intérieur de son élection, Benchamach a annoncé que c’est le ministre qui doit assumer la responsabilité du fait qu’il n’a pas reçu le récépissé. Des correspondances qui, selon lui suffisent à prouver sa légitimité. Ainsi, si le tribunal lui demande de fournir un récépissé, il va tenir le ministère de l’Intérieur comme responsable, menace-t-il. Puis pour conclure, Benchamach a soutenu avoir contacté dernièrement le ministère de l’Intérieur pour avoir son récépissé, on lui aurait toutefois, dit que le dossier est toujours en cours de traitement.
Une telle sortie prouve encore une fois que Benchamach, à l’instar de son mentor, Ilyas El Omari, aime à s’installer dans des conflits ouverts avec l’Etat. Mais elle prouve surtout que « l’agora » dans laquelle il s’exprime ne ressemble pas à celle des idéologies et des idées qui doivent être le soubassement d’un parti.
A noter que plusieurs sympathisants de Benchamach ont tenté de dissimuler ce problème de récépissé en véhiculant la rumeur qu’une copie de ce document se trouve dans un coffre d’une banque de la place. Cependant, Benchamach a tout de même admis ne pas disposer pas de récépissé.
Un discours confus, qui passe de la responsabilisation de l’Intérieur dans une affaire où lui, aurait du prendre ses responsabilités dans les délais impartis, comme font tous les nouveaux chefs de partis, à l’ « apaisement », pour finir dans la menace. Un discours qui questionne également le niveau de maturité de certains de ceux qui dessinent le paysage politique et qui questionne sur la finalité de manoeuvres pareilles. Un discours que les sympathisants du parti doivent avoir beaucoup de peine à assumer en tant qu’émanant d’un « leader ».