Le Parlement européen a demandé jeudi 16 décembre que soit rendue obligatoire pour les eurodéputés une formation pour lutter contre le harcèlement sexuel.
Regrettant que les mesures actuelles contre le harcèlement sexuel «ne soient pas suffisamment fortes», les eurodéputés, réunis en session plénière à Strasbourg, «demande(nt) en particulier l’instauration d’une formation obligatoire en matière de lutte contre le harcèlement pour tous les députés dans les meilleurs délais» et dès le début de leur mandat. Des sanctions pourraient être envisagées en cas de refus de participer.
Portant plus généralement sur les conséquences pour les institutions européennes de #MeToo, le texte, fortement débattu notamment sur le caractère obligatoire ou non de ces formations, a finalement été largement adopté par 516 voix (86 contre et 75 abstentions).
«Les mesures volontaires ne sont pas suffisantes»
Ce n’est pas la première fois que des formations obligatoires sont demandées mais jusqu’à présent le bureau du Parlement, organe de direction de l’institution, leur a laissé un caractère volontaire. «Apparemment, les mesures volontaires ne sont pas suffisantes», a insisté l’eurodéputée social-démocrate autrichienne Evelyn Regner, pointant du doigt que «seul un quart des membres ont participé à l’une de ces formations basiques».
«Oui, #MeToo a changé beaucoup de choses (…) mais pas assez. Ici aussi dans ce parlement, des problèmes ont été passés sous silence et les mesures à prendre d’urgence n’ont toujours pas été mises en œuvre», a également souligné l’eurodéputée écologiste allemande Terry Reintke.