Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 821 millions de personnes dans le monde sont exposées à l’insécurité alimentaire. Le nombre de personnes touchées par la faim est en augmentation depuis 2015. Une hausse due au changement climatique et aux conflits. Quelle solution pour ce phénomène en perpétuelle augmentation ?
La majorité des experts de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture précisent que l’augmentation de l’insécurité alimentaire vise généralement les paysans ou les pêcheurs, vivant dans des régions rurales isolées dont ils sont eux-mêmes chargés de produire l’alimentation.
L’organisation évoque en effet, une solution portant sur un relèvement du niveau de vie dans les zones rurales ou côtières, par la création de «chaînes de valeur», c’est-à-dire de moyens de produire localement, mais surtout de transformer et de vendre ou d’exporter.
Autrement dit, il s’agit de privilégier l’investissement agroalimentaire et logistique, notamment en Afrique et en zone rurale, afin aussi de fixer des populations tentées par la migration.
D’une autre part, l’organisation insiste sur la lutte contre le gaspillage alimentaire, d’autant plus qu’en Afrique, une bonne partie des produits agricoles ou alimentaires s’abîment avant même de parvenir sur un marché par manque de capacité de stockage (congélation, chambres froides) ou de transport et de logistique.
Et d’ajouter que beaucoup d’agriculteurs notamment dans les pays du sud réclament l’accès à des semences de qualité, au pouvoir germinatif fort, qui garantissent de bonnes récoltes, résistent à la sécheresse et aux ravageurs, pour s’adapter au changement climatique, fait savoir l’organisation.
Ces demandes s’effectuent alors que les pays du nord sont divisés sur la pertinence d’introduire de nouvelles technologies d’édition du génome (new breeding technologies, NBT) dans le secteur des semences. La cour de justice de l’Union européenne les a qualifiées l’été dernier d’organismes génétiquement modifiés. Mais les grands semenciers travaillent déjà avec ces techniques en dehors de l’UE.
À la FAO, jusqu’à présent, les tenants de l’agro-écologie estiment en revanche qu’on peut largement nourrir la planète, même à 10 milliards d’habitants, en développant des modèles de production agricoles qui permettent à la fois de s’adapter au changement climatique et de lutter contre ses effets, fait rappeler l’organisation.
Il s’agit des modèles agronomiques pointus liés à la nature, en mélangeant les espèces cultivées pour multiplier les résistances naturelles des végétaux face aux ravageurs, en allongeant les temps de rotation des cultures et en couvrant les sols nus de végétaux pour lutter contre l’érosion et stocker du carbone, de manière à faire baisser aussi globalement l’utilisation des pesticides de synthèse.
Rappelons que l’ONU s’est fixé comme objectif d’éliminer la faim d’ici 2030. Cependant, la tâche est d’autant plus difficile que la population mondiale augmente. Aujourd’hui estimée à 7,7 milliards d’habitants, elle devrait atteindre 9,7 milliards de personnes en 2050.