Le HCP vient de publier sur son site les résultats d’une enquête, qui s’est déroulée entre les mois de janvier et juillet 2019, sur les activités des entreprises. Il ressort de cette enquête que la structure des entreprises au Maroc est constituée de 93% de très petites et moyennes entreprises (TPME), contre 7% de grandes entreprises (GE).
Les TPME au Maroc se répartissent entre 64% des très petites entreprises et 29% des petites et moyennes entreprises, selon les résultats de l’enquête nationale menée par le HCP auprès des entreprises en 2019. Cette enquête vise à approcher les activités des entreprises dans leur diversité et appréhender leur perception du cadre économique, social et juridique dans lequel elles opèrent.
Par ailleurs, les TPE et les PME sont fortement concentrées dans les services et faiblement présentes dans l’industrie avec respectivement un poids de 8% et 11%. En revanche les grandes entreprises sont quasi-équitablement réparties entre les secteurs de l’industrie, avec un pourcentage de 26%, de la construction, à savoir 23%, du commerce, grâce à un pourcentage de 27%, et des services, à savoir 24%.
L’enquête du HCP montre clairement un encadrement bénéficiant d’une faible offre de formation. En effet, les entreprises au Maroc présentent un taux d’encadrement de 25% avec une faible disparité selon les secteurs d’activité. Sur le plan de la formation continue, 26% des entreprises ont mené des actions de renforcement des capacités au profit de leur personnel. S’agissant de l’usage des technologies, les entreprises sondées ont un faible usage des technologies dans leur fonctionnement.
L’institution marocaine chargée de la production statistique fait savoir qu’au cours des trois dernières années, 39% des entreprises ont réalisé des investissements. Cette proportion s’élève à 80% pour les GE, 49,5% pour les PME et 29,4% pour les TPE. Globalement, une entreprise sur cinq recourt au financement externe dont la majorité, à savoir 93%, provient du crédit bancaire. Toutefois, le HCP annonce que les TPME sont les plus confrontées aux difficultés d’accès au financement qui constituent un obstacle sévère pour 40% d’entre elles.
Sur le plan de la fiscalité, les entreprises se plaignent des contrôles fiscaux et de la multiplicité des redressements. A ce titre, 34% des GE ont fait l’objet d’un contrôle fiscal et 73% ont été redressées durant la dernière année. Ainsi, dans l’ensemble, le système fiscal est jugé contraignant par 60% des d’entreprises, un facteur de découragement de l’investissement par 95% d’entre elles, source de méfiance vis-à-vis de l’administration fiscale par 88% et favorisant le recours à des pratiques informelles par 69%. Par ailleurs, le système fiscal est considéré complexe par plus de la moitié des entrepreneurs.
Concernant le rapport des entreprises avec l’administration publique, les chefs d’entreprises ont globalement une opinion peu favorable de leurs rapports avec l’administration publique. Les deux tiers des entreprises estiment que la complexité des procédures de l’administration est un obstacle au développement de leur activité. Pour la moitié des entreprises, la qualité de service, le délai de paiement et l’accès à l’information sont également des contraintes sérieuses.
A noter que l’échantillon de l’enquête du HCP a été conçu selon un sondage aléatoire stratifié basé sur le critère des effectifs et celui de l’activité comme variables de stratification. De par sa taille, il assure la représentativité requise par secteur d’activité et par catégorie d’entreprises. Cet échantillon est tiré à partir du répertoire statistique d’entreprises géré par le HCP. L’enquête s’est ainsi adressée à de 2.101 unités, 769 représentant l’industrie, 371 la construction, 294 le commerce et 667 les services marchands non financiers.