Au 1er janvier 2019, ils étaient 8.994 réfugiés et demandeurs d’asile enregistrés au Maroc, dont 6.489 réfugiés et 2.505 demandeurs d’asile, a indiqué ce jeudi, Bettina Gambert, représentante du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) à Rabat, lors d’une conférence tenue à l’occasion de la Journée mondiale des Réfugiés célébrée chaque année le 20 juin.
Une population de réfugiés composée de 3.695 Syriens, 637 Ivoiriens, 868 Yéménites 736 Camerounais, 306 venus Congolais, 570 Guinéens et 2.182 venant d’autres pays et résidant dans 49 villes du Royaume, selon le dernier rapport annuel de l’ONU, publié ce mercredi.
S’exprimant lors de cette conférence, Bettina Gamber a exprimé son affliction à l’égard de ces chiffres qui sont « malheureusement en constante augmentation, vu les conflits qui ne cessent de perdurer, les anciens conflits qui font encore des déplacements des populations et les nouveaux conflits qui engendrent de nouvelles mobilisations » a-t-elle déclaré.
En vue de faciliter l’insertion socio-professionnelle des réfugiés au Maroc, poursuit Gamber, 80 nouveaux micro-projets ont été créés en 2018 au profit de 120 réfugiés. En 2017, le HCR a soutenu la création de 81 microentreprises, ajoute-t-elle.
S’agissant des demandes d’asiles déposées au HCR, elles ont atteint 3.835 depuis le début de l’année 2018, alors que pour l’année en cours, 2.442 nouvelles demandes ont été reçues.
Outre le Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale (MAECI) qui constitue son interlocuteur principal, le HCR collabore également avec les ministères de l’Intérieur, de la Justice, de l’Education, de la Santé, du Travail et du ministère délégué auprès du MAECI, chargé des MRE et des Affaires de la Migration (MDCMREAM), avec le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH), I’Entraide Nationale, I’Institut Supérieur de la Magistrature, les services concernés de la Sûreté nationale et la Gendarmerie royale.
Parmi ses activités principales déployées en faveur des réfugiés au Maroc, l’enregistrement des demandes d’asile et la tenue des entretiens de détermination du statut de réfugié (DSR), l’aide juridique pour l’obtention des documents essentiels à savoir les certificats de naissance,ou le dépôt des plaintes, l’assistance financière, le logement d’urgence, ainsi que des activités conjointes afin d’évaluer les conditions de vie des réfugiés et des demandeurs d’asile. Le HCR intervient également dans les domaines de la Santé, de l’éducation et de l’insertion professionnelle.
Pour couvrir ses opérations, le HCR évoque un besoin de financement de 8 millions de dollars américains (USD). Toutefois, seuls 13% de cette somme a été déployée, 87 % des opérations n’ont pu donc être financés, à aujourd’hui.
« Au regard des besoins, les ressources dont nous disposons n’arrivent pas à couvrir toutes les charges, il faut mettre en place des systèmes de priorisation et détecter les besoins auxquels nous allons répondre en premier, contacter les différents bailleurs de fonds pour les sensibiliser à nous assister et faire des donations au HCR » a expliqué Bettina Gamber.
A cette occasion, un message du Secrétaire général de l’ONU António Guterres a été diffusé lors de la conférence, dans lequel il adresse ses pensées aux quelque 70 millions de réfugiés à travers le monde. « C’est effarant, ils sont deux fois plus nombreux qu’il y a 20 ans ! (…) Nous devons restaurer l’intégrité du régime international de protection des réfugiés », s’est-il exprimé.
