Dans un entretien à l’hebdomadaire «Le Point», le chef de l’Etat algérien estime que les frontières avec le Maroc resteront fermées, multipliant des déclarations hostiles à l’intégrité territoriale marocaine. Hicham Rahil, Franco-Marocain et président de l’Association de l’amitié franco-marocaine pour la région PACA, dénonce des propos «blessants».
«Le roi, Mohammed VI, a effectué plusieurs signes d’ouverture en direction de l’Algérie. Il est par conséquent inadmissible de voir le président algérien tenir de tels propos, dans un média français en outre. D’où la colère des Marocains. Non pas à l’encontre des Algériens, qui à travers le Hirak expriment eux même leur désaveu vis-à-vis d’un pouvoir qui ne les représentent absolument pas» a déclaré l’analyste Hicham Rahil au site Africa News Agency (ANA).
Dans un entretien à l’hebdomadaire Le Point, le président Tebboune a une nouvelle fois déclamé son animosité contre le voisin de l’ouest, le Maroc, par le biais d’une extrême ténacité dans les idées et d’un langage uniforme et sévère. Ses propos surviennent en marge de sa récente visite à Brahim Ghali, à l’hôpital militaire de Aïn Naadja, où il a été admis après son retour d’Espagne et son audition expresse par un magistrat espagnol. Barlamane.com avait déjà noté que la sortie de Tebboune «dénote néanmoins des dispositions assez singulières du régime algérien à l’égard du Maroc, et il est peut-être permis de s’étonner d’une attitude si peu conforme aux véritables intérêts comme aux vrais sentiments des deux pays».
«Le président Tebboune endosse le rôle d’un publiciste tapageur ou d’un serviteur à gages qui s’est donné la tâche, plus ridicule qu’efficace, de surexciter les passions hostiles à l’adresse du Maroc par des injures et des rodomontades, mais ces violences n’ont eu aucune prise sur la masse de des deux nations. Le président algérien donne sous les yeux des preuves multipliées de son mauvais vouloir et son inimitié envers Rabat» avait déclaré à Barlamane un analyste proche du dossier.
En novembre 2018, le roi Mohammed VI a appelé l’Algérie à un dialogue «direct et franc», en proposant la création d’un «mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation» pour «dépasser les différends» entre les deux voisins, une demande restée sans réponse. Le souverain, dans un discours télévisé, a déploré des relations qui «échappent à la normalité, créant, de fait, une situation inacceptable», des déclarations désirant procéder avec tous les ménagements possibles à l’égard d’un voisin turbulent.
«Le président algérien a utilisé malheureusement un discours haineux en attaquant le Maroc et ses institutions à travers la falsification des réalités politiques et historiques. Cette déclaration populiste est destinée, à mon avis, aux femmes et hommes du Hirak pour détourner leur attention et leur volonté d’un changement radical du régime» a pointé M. Rahil, rappelant que «le Roi du Maroc a toujours demandé l’ouverture des frontières pour que [les] deux peuples vivent ensemble, mais le régime algérien refuse pour des raisons sans fondements et privent nos frères algériens de connaître le même développement du Maroc par peur du Hirak».
Alors que le roi Mohammed VI avait proposé un nouveau «mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation», tout en notant que «le niveau de représentation au sein de cette structure, son format, sa nature [étaient] à convenir d’un commun accord», le régime algérien a refusé la main tendu. «Le Maroc est ouvert à d’éventuelles propositions et initiatives émanant de l’Algérie» pour asseoir les relations entre les deux pays «sur de solides bases de confiance, de solidarité et de bon voisinage», a ajouté le roi Mohammed VI.
«La réalité est que l’administration américaine est convaincue que le Maroc est un partenaire moderne, et que les Sahraouis sont des marocains à travers l’histoire et que le Sahara est marocain. Et ce n’est pas une poignée de gens armés, en l’occurrence le Polisario, soutenue par deux régimes espagnol et algérien qui va changer la donne» a soutenu M. Rahil.