L’Association « Tafra pour la fidélité et la solidarité », qui rassemble les familles des détenus du hirak rifain, a perdu sa figure médiatique et son porte-parole au Maroc et en Europe. Ahmed Zefzafi, le père de Nasser, a décidé de ne plus les défendre en démissionnant, quelques jours auparavant. De fortes accusations sur les réseaux sociaux provenant exclusivement des rifains avaient, au préalable, dénoncé des «détournements des aides destinées aux détenus» et une «politisation» du dossier par le père Zefzafi.
La démission de Zefzafi n’arrange pas les affaires de Maati Monjib ni ne correspond à ses intérêts. D’ailleurs, ce dernier a exprimé sur sa page Facebook sa solidarité avec le père de Nasser. Soutien étonnant qui a suscité de nombreuses interrogations, car il décrit, dans publication, Ahmed Zefzafi comme un militant honnête. Il y a également ajouté que cette décision aura des répercussions négatives sur le dossier des détenus.
Cette défense inattendue de Monjib, invite à la réflexion. Le père Zefzafi était impliqué dans l’affaire de détournement de fonds de l’association islamique de Al Hoceima, qui lui a valu d’être suspendu de ses fonctions pendant deux ans. Elle invite également à réfléchir à son évolution fulgurante de simple fonctionnaire à un homme qui sillonne le monde. La même interrogation s’applique à Monjib, qui a accompagné le père de Zefzafi pendant plus de deux ans dans ses périples, depuis les événements d’Al-Hoceima. Deux ans de commercialisation des dossiers des détenus et d’extorsion.
De même, Maati Monjib qui a parrainé le père de Zefzafi pendant cette période, traîne lui aussi des casseroles. Il est tristement célèbre par ses scandales en relation avec l’évasion fiscale dans la gestion du « Centre Ibn Rochd pour les études et la communication », et bien d’autres scandales liés à son poste de fonctionnaire fantôme au ministère de l’Enseignement supérieur, qu’il mettait à profit pour voyager notamment au Qatar et en tirer bénéfice au détriment de la réputation du Maroc.
Plus encore, comment Mounjib a-t-il pu prendre la défense d’Ahmed Zefzafi, clamant son intégrité et contredire, par là même, une dizaine de familles de détenus qui l’accusent de détournement des fonds reçus de l’étranger qui leur étaient destinés ?
Il semble qu’une telle démission aura plutôt des incidences sur les intérêts propres de M. Monjib puisqu’il perdra ainsi la carte de cette association qu’il utilisait pour attaquer les institutions de l’État.