Les deux activistes françaises du mouvement FEMEN qui ont fait irruption devant le tribunal de Béni Mellal, lundi 11 avril 2016, où elles entendaient exprimer leur soutien aux deux victimes de l’agression homophobe dans cette ville, viennent d’etre expulsées du territoire, annoncent les autorités locales.
Les deux militantes n’ont pas eu le temps de trop s’exhiber topless en raison de l’intervention rapide de la police qui a réussi à les maîtriser.
FEMEN, rappelle-ton, n’en est pas à son premier coup médiatique au Maroc. En effet, début juin 2015, deux autres françaises de FEMEN ont pris d’assaut l’esplanade de la Tour Hassan à Rabat pour, là aussi, exprimer, seins nus, leur solidarité aux homosexuels du Maroc, ce qui leur a valu le refoulement du territoire et une interdiction de séjour dans le royaume.
L’affaire de l’agression des deux homosexuels à Beni Mellal continue ainsi de défrayer la chronique aussi bien au Maroc qu’à l’étranger.
Selon un communiqué de la wilaya de la région Béni Mellal-Khénifra, les deux ressortissantes, arrivées dimanche au Maroc sont « membres d’une organisation étrangère qui prône la dépravation des moeurs », et ont été expulsées suite à leur « tentative de mener des actes portant atteinte aux bonnes mœurs et à la morale publique ».
A noter que le tribunal de Béni Mellal, devant lequel protestaient les deux femmes, était également envahi par les familles des agresseurs des deux homosexuels, ce qui a nécessité une mobilisation des forces de l’ordre pour éviter tout affrontement.
Un des agresseurs, rappelle-t-on, a écopé deux mois de prison avec sursis alors qu’une des victimes a, elle, été condamnée à quatre mois de prison ferme. Le sort de son compagnon, ainsi que celui d’autres lyncheurs, devrait été connu ce lundi.
Cette affaire a suscité l’intérêt de la presse étrangère dont Canal+ qui a récemment dépêché l’envoyé spécial du « Petit Journal » Martin Weill, pour réaliser un reportage sur ce sujet. Ce dernier n’a pu filmer comme prévu, car ne disposant pas d’une autorisation, d’où son refoulement du pays ainsi que son son cadreur. Il a cependant réussi à interviewer trois jeunes homosexuels sur le Bouregreg à Rabat. Ces derniers ont exprimé leur crainte face à l’homophobie dont ils sont victimes.






