Les actes de vandalisme qui ont eu lieu le mercredi 2 novembre au Grand Stade de Tanger après le match retour de la deuxième demi-finale de la Coupe du Trône 2015/16, opposant l’Ittihad de Tanger au Moghreb de Fès, relancent, encore une fois, ce débat récurrent sur la nécessité de priver certains clubs de leurs « hooligans » en majorité des mineurs désœuvrés qui saisissent pareille occasion pour en découdre avec les citoyens et l’Etat.
Des supporters tangérois, déçus par l’élimination de leur équipe, s’en sont pris violemment au public du MAS et aux éléments des forces de l’ordre. Celles-ci, selon un communiqué de la DGSN, comptent parmi elle huit blessés plus ou moins graves. Les actes de vandalisme se sont poursuivis même à l’extérieur du stade où des voitures de police et de particuliers ont été sauvagement saccagées. Bilan: 7 véhicules des forces de l’ordre et 12 voitures particulières saccagés à cause de jets de pierre, précise la (DGSN) selon laquelle, 23 personnes, dont 9 mineurs ont été arrêtés.
Ce genre de spectacle qui se répète à Casablanca, Rabat, Fès, Oujda ou Tanger, pour ne citer que ces villes, constitue une « déclaration de guerre » et relèvent d' »actes terroristes » dont sont victimes à chaque fois les citoyens et en particulier le forces de l’ordre, lassées d’affronter à chaque rencontre de football, cette horde de sauvages et barbares qui profitent de l’effet de masse pour donner libre cours à leur instinct animal.
Que de débats ont été organisés sur les plateaux de télévision, au parlement, en conseil de gouvernement, dans la rue, sur ce type de violence inouïe qui s’installe dans le temps et dans l’espace. Il y en a marre de voir ces badaud shootés au karkoubi et encouragés par une bande criminels récidivistes, s’en prendre aux voitures , commerces, aux propriétés des citoyens et à tout ce qui symbolise l’Etat.
Des criminels fussent-ils mineurs habitués à des aller-retours dans les tribunaux et qu’on relâche facilement dans la nature d’où ce sentiment d’impunité dont ils tirent bénéfice.
Faut-il attendre que le roi lui-même intervienne en consacrant un discours exclusivement consacré à ce phénomène pour qu’on mette fin à ces scènes de guerre qui terrorisent les populations à chaque fois qu’une rencontre de football est annoncée? Ne vaudrait-il pas mieux organiser les matchs à haut risque à huis clos, encore que presque tous les rencontres sont à risque, pour garder à distance et chez eux ces « terroristes »?
Qu’attendent les autorités pour imposer une telle solution aux dirigeants de clubs qui se soucient plus des recettes que l’Etat pourrait compenser sachant que la mobilisation d’une telle armada de forces de l’ordre, avec tous les risques de destruction de leurs équipements, revient plus cher aux contribuables.
Et puis, qu’on arrête de se dédouaner à chaque fois en affirmant que ces agitateurs n’ont rien à voir avec tels ou tels Ultras. Qu’ils sachent, une fois pour toutes, que même si c’est vrai, ils constituent néanmoins une ruche autour de laquelle gravitent ces abeilles venimeuses.
Il est temps qu’on arrête de prêcher dans le désert, et qu’on affronte cette solution aussi amère soit-elle qui veut qu’à défaut de suspendre purement et simplement cette compétition de football devenu synonyme de défouloir et de règlements de compte, soit organisée à huis clos, car mieux vaut s’ennuyer du manque d’ambiance dans un terrain, que de souffrir et de subir la violence de la part de voyous sans vergogne et finir à l’hôpital.