Le secrétaire général du Syndicat national du pétrole et du gaz, Houcine El Yamani, assure que les prix à la pompe pratiqués actuellement au Maroc ne correspondent pas à la réalité des cours sur le marché international, fustigeant leur hausse artificielle au détriment du pouvoir d’achat des citoyens, tandis que de nombreuses voix s’élèvent pour réclamer le plafonnement des marges «colossales» des distributeurs de carburants. Au même moment, plusieurs syndicats du transport routier menacent d’observer une grève afin d’exiger le régulation du tarif des carburants et les profits des sociétés d’hydrocarbures.
Dans une déclaration à Barlamane.com, M. El Yamani explique que les prix actuels ne devaient pas normalement excéder le seuil de 11,10 DH pour le diesel et 12,47 DH pour l’essence durant la deuxième semaine du mois de juillet, si on se réfère à la logique du marché. Sauf que l’opacité et les possibles ententes empêchent l’émergence d’une vraie politique concurrentielle entre compagnies.
«Toute la marge située au-dessus de ces tarifs représente des bénéfices supplémentaires pour les sociétés pétrolières, qui n’existaient pas avant la libéralisation du secteur en 2015», a déploré Houcine El Yamani, par ailleurs président du Front national pour le sauvetage de la raffinerie de la SAMIR.
Houcine El Yamani considère qu’il va falloir désormais reconnaître l’échec de la politique de libéralisation et amorcer un retour à la régulation du secteur, «dans l’attente du mûrissement des conditions de la concurrence sur le marché national et le démantèlement des arcanes des cartels, dont le premier pas est le retour de l’activité de raffinage.»
La coordination des syndicats de transport de marchandises par routes accuse le gouvernement d’aggraver la situation des professionnels par la suspension des subventions sans préavis et la fermeture de la porte de dialogue, alors que des dossiers relatifs aux précédentes tranches de subventions sont encore en suspens.
La coordination a invité le gouvernement à débloquer immédiatement la dix-septième tranche des subventions décidées au profit des transporteurs et à régler les dossiers. Cette aide directe concerne quelque 179 000 véhicules et s’échelonne de 1 000 dirhams pour la catégorie de véhicules la plus basse à 1 600 dirhams pour les taxis et 7 000 dirhams pour les autocars.