Huawei Maroc vient de signer deux nouvelles conventions de partenariat, avec deux universités marocaines dans le but d’accélérer la digitalisation et la promotion des compétences en TIC au sein des établissements supérieurs marocains. Une initiative sociétal à grand doublon marketing dans un marché africain particulièrement prometteur.
Après le boycott américain de la marque de téléphonie chinoise, Huawei se trouve au cœur de la guerre commerciale entre Trump et la Chine. Placé sur liste noire et accusé d’espionnage sans que les Américains ne fournissent de preuve, Huawei se voit privé d’accords commerciaux avec toute entreprise américaine, dont Google. Pourtant, cela n’a pas l’air de stopper l’expansion de la marque chinoise dans d’autres marchés. Huawei vient de lancer le Mate 30, premier téléphone android sans l’aide de Google, trouvable en France dès fin 2019.
Au Maroc, Huawei vient de signer deux nouvelles conventions de partenariat, dont une avec l’Université Sultan Moulay Slimane de Béni Mellal et l’autre avec l’École des nouvelles sciences et ingénierie de Tanger (ENSI) portant sur la digitalisation et la promotion des technologies d’information et de communication. «Huawei considère l’engagement sociétal comme un paramètre structurant de son modèle de croissance. Ce partenariat stratégique avec l’Université Sultan Moulay Slimane et l’École des nouvelles sciences et ingénierie acte notre engagement pérenne en faveur des étudiants et enseignants marocains» a souligné Nicolas Yuan, directeur général Entreprise de Huawei Maroc.
Un engagement sociétal certes, mais un très bon coup marketing pour Huawei qui se doit de trouver autant de marchés possibles pour compenser la perte du marché américain. Ainsi, Huawei a même créé un programme qui s’inscrit dans la droite ligne de la stratégie nationale de promotion de l’employabilité des jeunes diplômés, un des plus grands problèmes du marché africain en général et marocain en particulier, et ce, en partenariat avec plusieurs grandes facultés et écoles supérieures au Maroc comme l’ENSIAS Rabat, l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès, l’Université Chouaïb Doukkali d’El Jadida, l’Université Cadi Ayyad de Marrakech, l’Université Abdelmalek Essaadi de Tétouan, l’Université Hassan II de Casablanca, l’Université Moulay Ismaïl de Meknès ainsi que les deux dernières à rejoindre le programme, l’Université Sultan Moulay Slimane de Béni Mellal et l’École des nouvelles sciences et ingénierie de Tanger.
En jetant un coup d’œil aux chiffres de Huawei, celle-ci n’a pas l’air d’avoir souffert du boycott américain. Huawei a réalisé durant les neufs premiers mois de 2019un chiffre d’affaire de 610,8 milliards de yuans soit environ 86 milliards de dollars, une forte hausse de 24,4%, selon le rapport financier trimestriel publié mercredi 16 octobre 2019 par le groupe. Ces résultats sont fortement attribués aux exportations des Smartphones de la marque au cours de cette période ont dépassé 185 millions d’unités, en hausse de 26% en glissement annuel et la marge bénéficiaire nette de la société a atteint 8,7%, selon le rapport.
La gloire de ces chiffres doit essentiellement être attribué, géographiquement à la Chine mais aussi à l’Afrique où elle est implantée depuis 1998. Huawei est devenu un acteur incontournable en Afrique. Le géant technologique chinois, implanté dans une quarantaine de pays, fournit plus de la moitié du réseau 4G sur le continent, et a installé plus de 100 000 km de fibres optiques de communication. Des chiffres qui ne sont pas moindres. Huawei a également assuré sa présence en Afrique d’une toute autre manière : la création de l’emploi. Huawei couvre tous les pays en Afrique, avec plus de 5.000 employés dont plus de 65% sont des locaux. Elle compte plusieurs centres de formation technique en Afrique qui ont formé plus de 80.000 professionnels, la boycotter est donc assez difficile sur le continent africain, même si en 2017 le quotidien français Le Monde affirmait que la Chine avait espionné le siège de l’Union africaine, à Addis-Abeba. La preuve, malgré ces soupçons, l’UA a prolongé son contrat avec la marque de 3 ans. Huawei est en Afrique, et elle y est pour rester.