Le politologue Mustapha Sehimi a estimé que, depuis 2011, les gouvernements successifs menés par le Parti de la justice et du développement n’ont «pas été à la hauteur». D’autres analytes, moins amènes envers le Maroc, pointent la faiblesse et l’incurie du PJD.
La réussite du «Rassemblement national des indépendants (RNI), sorti vainqueur des élections législatives du mercredi 8 septembre, ne doit rien au hasard» estime le spécialiste du Maghreb Frédéric Bobin. «Les islamistes notabilisés du Parti de la justice et du développement (PJD) ont été délogés de la tête du gouvernement – détenue depuis 2011» à cause de leurs échecs, explique-t-il.
«Le PJD, démonétisé aux yeux de sa base par ses compromissions au pouvoir, s’est littéralement effondré, son capital de sièges fondant de 125 à 13. Le RNI a même fait coup triple : il remporte également haut la main les élections communales et régionales, organisées le même jour» détaille-t-il.
Le RNI a «désenclav[é] ses structures de ses réseaux de notabilités rurales « pour s’ouvrir à un nouvel électorat moderne, jeune, urbain et épris de mobilisation digitale, un atout maître en temps de Covid-19 et de confinement» fait-il prévaloir.
Pour sa part, Le Soir, quotidien belge, parle «d’une surprise de taille : l’écroulement du PJD, le Parti de la justice et du développement.» «Le PJD passe en effet de 125 députés à… 12 sur les 395 élus qui composent la nouvelle Chambre. Même si le système électoral a été changé en sa défaveur, ce qu’il avait dénoncé (à faux), la déroute électorale n’en reste pas moins stupéfiante. Le paysage politique s’en retrouve bouleversé» dit le quotidien.
«En gros, ce parti est victime de son inutilité au pouvoir, il n’a même pas utilisé la marge de manœuvre que lui octroyait la nouvelle Constitution de 2011» dit Ignacio Cembrero. Aboubakr Jamai, lui, est atterré : «Le PJD est tout de même le parti marocain qui disposait du meilleur enracinement populaire, c’est celui qui paraissait incarner la volonté de changement. On pensait son noyau dur de partisans plus important. Mais il n’a pas obtenu grand-chose au gouvernement comme il l’avait promis. Et puis il a été humilié dans certains dossiers» conclut-il.
 
 
 






 
									 
					
