Depuis son « intronisation » sur la Région Nord et depuis qu’il a pris les commandes du tracteur, Ilays El Omari ne cesse de faire parler de lui. En cause, ses déclarations et sorties médiatiques fracassantes auxquelles ses amis et adversaires étaient habitués au moment où il n’assumait aucune responsabilité politique, mais à présent, la donne a changé.
Des observateurs de la chose politique au Maroc tentent de comprendre la raison derrière ses propos virulents à l’encontre de la région du nord à l’occasion du récent salon de l’immobilier à Bruxelles qui en a fait une invitée d’honneur. Aussi, au lieu de prendre à témoin le quotidien espagnol El Pais qui a récemment écrit que la ville de Tanger est devenue le deuxième moteur de l’économie nationale, Ilayas El Omari a tenu à naviguer à contre-courant en appelant les citoyens marocains venus visiter ce salon à ne pas croire les photos qui y sont exposées, allant même jusqu’à prétendre que 50% de la région nord ne dispose pas d’électricité, et que les femmes y accouchent dans la rue.
Alors qu’El Pais a reconnu au Roi Mohammed VI ses efforts en matière de développement et de promotion de la région nord dans un article sous le titre « le Roi du Maroc conquiert Tanger à coups d’investissements », en prenant comme exemple le TGV, Tanger Med, et Renault pour ne citer que ceux-là, Ilyas El Omari, lui, fait preuve de myopie. Il n’hésite pas à sous-estimer les efforts du chef de l’Etat, affirmant par ailleurs que nombreux sont les citoyens de cette région qui vivent uniquement de l’aide de leurs proches à l’étranger, et que les photos exposées au salon de l’immobilier « c’est oualou », autrement dit un mensonge.
C’est la première fois qu’on voit un président d’une région se plaire à ternir l’image de sa propre région devant les caméras de télévision et de journalistes, comme pour dire aux touristes et aux investisseurs « éloignez-vous vous de cette région dépourvue de routes, d’hôpitaux, d’écoles et de lumières ». Tout cela au moment ou le roi fournit de grands efforts pour attirer les investissements dans cette région et dans le reste du pays.
Force est de constater que certains responsables marocains ne finiront jamais de nous étonner. En effet, à l’époque où ce même journal espagnol critiquait le Maroc et le qualifiait de pays sous développé et non démocratique, ces mêmes responsables l’accusaient de faire preuve de partialité, d’ourdir un complot contre le royaume et ses institutions.
A présent, alors que ledit journal se fait l’écho des développements que connait cette région grâce à une stratégie visionnaire mise en œuvre par le roi du pays, on a affaire au président de la région de Tanger, par ailleurs président du Parti Authenticité et Modernité, qui balaie tout d’un revers de la main et parle de mensonges. Alors, de deux choses l’une, soit cet individu est atteint de schizophrénie et fait preuve d’irresponsabilité, soit derrière ses propos se cachent des calculs politiques que seul cet enfant du Rif connait.
Mais Ilyas El Omari n’en est pas à sa première bourde. En effet, sur un site électronique, il a prétendu que les projets, qui ont fait l’objet de signature lors de la visite royale en Chine et qui concernent la région de Tanger, ont été préparés depuis trois mois après sa rencontre avec une délégation chinoise en Afrique du Sud, alors qu’en réalité, les dits projets s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie de développement des Provinces du Nord mise en œuvre par le roi Mohammed VI, stratégie annoncée déjà au moment de son accès au Trône. Des projets cités par El pais mais ignorés par Ilays el Omari. Ce dernier pousse le bouchon encore plus loin en affirmant que c’est le gouvernement chinois qui l’a invité et qui a pris en charge son séjour à Pékin. C’est comme si, une fois encore, il voulait faire passer un message selon lequel, il n’avait rien à voir avec la visite royale dans ce pays. C’est à se demander si le chef de l’Etat n’aurait pas dû reporter sa visite en Chine afin de ne pas trop interférer avec la visite de travail effectuée par le sieur El Omari et qui a été préparée « trois mois à l’avance » !
Et comme dit l’adage, il n’y a jamais deux sans trois, il sied de rappeler ici une autre de ses bourdes sur les colonnes d’un journal, le 7 mai dernier, lorsqu’il a déclaré « ne pas croire que le changement du système politique actuel au Maroc serait possible aujourd’hui. Au moment où le Gouvernement ne consacre qu’un budget proche du zéro à l’éducation ». Comprendra qui veut ! C’est dire qu’El Omari caresse de nouveau l’idée du changement de régime, comme s’il voulait dire que le fait de consacrer un budget faible à l’éducation est la cause du maintien dans l’état de ce régime, et fidèle à lui-même, il a récidivé en affirmant que le militant des droits de l’homme, feu Driss Benzerki a prêté main forte à la monarchie, comme si le régime en dépendait. Ceci dit, il n’est nullement question ici de minimiser, loin s’en faut, les efforts de feu Benzekri, le militant dont la modestie, l’éthique, et le sacrifice consenti pour son pays sont reconnus de tous.
C’est dire que ces sorties fracassantes prouvent, si besoin est, que cet enfant du Rif ne rate aucune occasion pour s’en prendre au régime, comme ce fut le cas lorsqu’il lui avait reproché d’avoir trop vite proposé le projet d’autonomie pour le Sahara, ce qui a suscité et continuer de susciter de nombreuses interrogations sur l’objectif de cet acharnement à vouloir minimiser tout ce qu’entreprend le souverain dans tous les domaines.






